Embrun: Veolia se défend après l'épisode de pollution de la Durance

La Durance à Saint-Clément-sur-Durance - Google Maps
Une date en particulier avait retenu l'attention des journalistes enquêteurs. Selon une enquête réalisée par Mediapart et la radio associative Ram 05, le 1er novembre 2022 à Embrun, une station d'épuration gérée par Veolia aurait déversé 3.200 litres de chlorure ferrique dans la Durance, un liquide corrosif utilisé pour traiter les eaux usées.
"Pas de déversement" de chlorure ferrique selon Veolia
Une quantité représentant l'équivalent de l'ensemble d'un mois déversé dans le cours d'eau en l'espace d'une seule journée. Veolia a tenu à réagir à la suite de la publication de l'article relayant les faits, sur BFM DICI.
La multinationale souligne que des investigations ont permis d’établir les causes de l’incident: une arrivée importante d’eaux sur la STEP (Station d'épuration des eaux usées) due à une période pluvieuse particulièrement intense, ainsi qu’une vanne de mise à l’air fermée - alors qu’elle aurait dû être ouverte, ont provoqué le siphonnage de la cuve de chlorure ferrique.
"Il n’y a pas eu de déversement de 3.200 litres de chlorure ferrique dans la Durance. Le chlorure ferrique siphonné a été confiné dans la station d'épuration, puis neutralisé à la chaux", précise le service de presse de Veolia.
En mesure préventive et afin d’éviter qu’une telle situation vienne à se reproduire, une soupape a depuis été mise en place.
Un suivi spécifique du pH
L'entreprise est également mise en cause par Ram 05 et Mediapart pour avoir dissimulé des informations aux agences de l'eau. Par sécurité, la multinationale assure qu'elle a mis en place un suivi spécifique du pH en amont et en aval du rejet de la station d'épuration.
Ces mesures ont été effectuées le 2 novembre à 8h30 à l’aide d’un pH-mètre portable. Les résultats n'ont pas révélé d'atteinte à l'environnement: il n'a pas été constaté de pH acide, ce qui aurait été le révélateur d’un apport massif dans la Durance. Veolia assure que toutes les valeurs révélées par les tests ont été communiquées à l’encadrement du territoire Alpes-du-Sud par l’agent chargé de la vérification.
Il n’existait selon Veolia donc aucune raison d'émettre une non-conformité au titre de l'arrêté de rejet de la station d’épuration. "En effet, la lecture des consommations mensuelles de chlorure ferrique confirme que les consommations en novembre 2022 ne sont pas anormalement élevées par rapport aux autres mois de 2022", écrit le service de presse de l'entreprise.
Avant de conclure: "de manière générale, toutes les éventuelles non-conformités identifiées sur les sites gérés par Veolia sont systématiquement portées à la connaissance du régulateur compétent".