Digne-les-Bains: le parquet toujours à la recherche d'un médecin légiste

Le procureur de Digne-les-Bains avait déjà abordé ce sujet lors de l’audience solennelle au mois de janvier. Le tribunal recherche un professionnel pour travailler sur l’évaluation des préjudices physiques et psychologiques des victimes.

Évaluation des coups et des blessures, autopsies... Dans les Alpes-de-Haute-Provence, un médecin légiste manque toujours à l'appel pour réaliser ces tâches. Dans les Hautes-Alpes, un professionnel avait été trouvé en 2023 dans le cadre d'un projet mené par le Chicas de Gap, en collaboration avec le parquet de Gap. 

"La médecine légale c’est à la fois la thanatologie (les autopsies par exemple, concernant les personnes décédées), mais c’est également la médecine légale du vivant, c’est-à-dire l’évaluation des préjudices physiques et psychologiques des victimes de violences", explique le procureur de Digne-les-Bains.

"Concernant la thanatologie, nous travaillons avec l’institut médico-légal de Marseille, il n’y a aucune difficulté de ce côté-là", précise-t-il.

Évaluer le préjudice de victimes

En ce qui concerne la médecine légale du vivant, une unité médico-judiciaire manque dans le département. Sans médecin légiste, la justice doit donc faire appel à des médecins généralistes qui ont les compétences pour évaluer le préjudice des victimes.

"Ce n’est pas scandaleux, nous n’avons pas une activité qui justifie que l’on ait en permanence une unité dédiée à l’évaluation des victimes. Mais on aimerait bénéficier de l’apport de médecin légiste sur certains dossiers", ajoute le procureur.

"Pour les préjudices d’une certaine gravité, ou des préjudices sur certaines catégories, je pense aux mineurs, aux personnes âgées qui sont parfois plus difficiles à évaluer", indique-t-il.

Il précise: "Un médecin légiste c’est un médecin qui est formé à la fois à la médecine, mais aussi au droit et aux attentes du droit en matière de médecine".

Avec l’ouverture de l’unité d’accueil pédiatrique à l’hôpital de Manosque depuis le début de l’année, le procureur le souligne: "un médecin légiste serait tout opportun".

Si la situation n’est pas urgente, l’ARS reste "attentive", selon le procureur. Un médecin légiste pourrait aussi être recruté à mi-temps, comme c'est le cas à Gap.

Fanny Pechiney