Alpes-de-Haute-Provence: un projet de stockage de déchets divise à Thorame-Basse

Une installation de stockage de déchets inertes divise à Thorame-Basse (Alpes-de-Haute-Provence) - BFM DICI
C'est sur les hauteurs de Thorame-Basse (Alpes-de-Haute-Provence), au lieu-dit "l'Ubac de Cordoeil", qu'une installation de stockage de déchets inertes (ISDI) pourrait voir le jour. Il s'agit d'une zone communale d'environ sept hectares, actuellement louée à des agriculteurs en production biologique.
Ce projet est considéré comme une aberration pour un grand nombre de conseillers municipaux, qui disent avoir été mis devant le fait accompli, il y a seulement quelques semaines. Selon eux, le projet est évoqué de manière non officielle par le maire du village
"Ce projet a été fait en sous-marin", dénonce Roby Liautaud, au micro de BFM DICI.
Et d'ajouter: j'en ai entendu parler lors d'une réunion en mars avec le maire et Eiffage. Personne n'a été concerné et vraiment informé. C'est inadmissible. On va avoir des camions de 20 tonnes qui vont passer sur ces petites routes. Des aménagements vont devoir être faits. On va détruire une partie de la forêt, il va y avoir de la déforestation".
"Il y aura un impact"
Jusqu'à 10.000 tonnes de déchets pourraient y être stockées chaque année rapportant ainsi près de 40.000 euros à la municipalité. L'élue d'opposition Caroline Chaillan pointe du doigt un désastre environnemental et s'inquiète quant à l'impact sur les sources d'eau.
"À droite de la zone, on a deux captages d'eau qui desservent la commune de Thorame-Basse avec des périmètres de protection. La piste y passe en partie d'ailleurs. De l'autre côté, on a une autre source qui est captée pour desservir Thorame-Haute. Il y aura donc un impact puisqu'il y aura la création d'un centre de déchets sans compter les émanations", explique-t-elle.
"Le projet ne verra pas le jour chez nous"
Si rien n'a encore été jusqu'à présent évoqué lors des conseils municipaux, les élus souhaitent qu'une délibération écrite soit prise pour indiquer l'abandon du projet.
Contacté par BFM DICI, le maire Bruno Bichon l'affirme: "le projet ne verra pas le jour chez nous. Il est hors de question que l'on touche à cet endroit situé en zone protégée".
Une pétition lancée au début du mois de juillet, à elle, déjà recueilli une cinquantaine de signatures.