Bonus, CEE, primes locales: à quelles aides avez-vous droit pour acheter une voiture électrique?

Comme un plateau. Après une accélération post-pandémie, les ventes de voitures électriques neuves ont marqué le pas l’an dernier. Une tendance qui se poursuit cette année: selon les derniers chiffres de l’Assocation des Constructeurs Européens d’Automobiles (ACEA), les voitures électriques neuves ne pèsent que 15% du total des immatriculations. Un chiffre certes en hausse de 34% par rapport à janvier 2024 mais une part de marché qui reste bien loin de celles des hybrides (34,9%) et des modèles essence (29,4%).
La question des aides à l’achat fait donc plus que jamais sens, comme le soulignait il y a quelques jours l’UFC Que Choisir. L’an dernier, selon des chiffres de l’Avere, 76% des voitures neuves immatriculées en France avaient en effet bénéficié d’un bonus. Or ce soutien des pouvoirs publics semble de moins en moins généreux.
De quelles aides pouvez-vous néanmoins disposer aujourd’hui pour acquérir une voiture électrique?
Un bonus raboté mais toujours en vigueur
Dès décembre dernier, les conditions du bonus ont été revues à la baisse. Il n’est plus que de 4.000 euros maximum pour les personnes dont le revenu fiscal de référence ne dépasse pas les 16.300 euros. Au-delà, il tombe à 3000 puis 2000 euros.
Par ailleurs, il ne concerne plus tous les véhicules neufs: ils ne doivent pas dépasser les 47.000 euros et sont soumis à des critères environnementaux.
Cependant ce bonus a toujours le mérite d’exister contrairement par exemple à l’Allemagne où il a brutalement été supprimé fin 2023. Le bonus est aussi cumulable avec les aides locales.
Des aides locales nombreuses mais opaques
Les métropoles, les régions proposent de nombreuses aides pour aider notamment les plus modestes à financer leur achat. Les conditions d’éligibilité recoupent souvent celles du bonus et les deux peuvent se cumuler.
Comme par exemple à Grenoble: la métropole propose une aide allant jusqu’à 3500 euros pour les plus modestes, cumulable avec le bonus pour une voiture neuve. Cela donne donc droit à 7500 euros d’aide totale (sous certaines conditions de ressources).
Dénicher l’offre de votre collectivité n’est cependant pas chose aisée. Un site gouvernemental, jechangemavoiture.gouv.fr, se fait fort de les recenser. Mais mieux vaut vérifier aussi sur les sites des collectivités. Par exemple, aucune aide n’est indiquée pour la métropole de Bordeaux sur ce site, or cette dernière en propose bien une et même plutôt généreuse, notamment celle de 6000 euros (pour un revenu fiscal de référence par part de moins 7100 euros).
Vérifiez bien d’ailleurs les conditions sur les différents sites des collectivités, même si on peut espérer que le concessionnaire qui vous vendra le véhicule pour vous aiguiller.
A noter également que les aides locales sont aussi la plupart du temps valables sur les véhicules d’occasion, moins onéreux à l'achat.
Les Certificats d’Economie d’Energie (CEE)
C’est la nouveauté des dernières semaines. Ce dispositif a été tout juste étendu au secteur auto. Les groupes Renault et Stellantis ont choisi de le déployer, Volkswagen a aussi annoncé son déploiement sur ses marques Volkswagen, VW Utilitaires, Audi, Skoda et Cupra. De nombreux modèles sont donc concernés.
Cette aide financière s'applique à l'achat d'un véhicule, mais aussi aux offres de location de plus de 24 mois, et cumulable avec le bonus écologique, le tout sans conditions de revenus.
Les montants ne sont toutefois pas énormes: entre 300 et 525 euros pour un particulier, mais cela réduit d’autant la facture. A noter que comme pour les aides locales, les montants sont plus intéressants pour les professionnels sur des véhicules utilitaires.
Des aides et crédits d’impôts pour la borne
Tous les professionnels le recommandent: il faut en priorité recharger chez soi pour limiter l’envolée de la facture. L’UFC Que Choisir souligne en effet dans son étude que se recharger sur les bornes publiques fait augmenter cette fois le coût de possession du véhicule électrique de 544 euros en moyenne par an.
Un crédit d’impôt existe pour aider à l’installation d’une borne, qui peut prendre en charge jusqu’à 50% du coût.
Par ailleurs, les réseaux de recharge électrique sur la voie publique font partie des plus concurrentiels, avec un grande variété de tarifs, nous explique un professionnel. Ce dernier conseille de se renseigner sur les abonnements aux différents réseaux qui peuvent permettre de réduire les tarifs au kWh. Mais là encore, il faut beaucoup se renseigner.
