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Vers la fin de la flambée des prix dans l'automobile

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Selon une enquête menée par le cabinet de recherche américain JD Power, les prix des véhicules vendus aux Etats-Unis ont arrêté de grimper, ils ont même commencé à refluer légèrement. Un retournement après plusieurs années de hausse continue.

46.173 dollars en moyenne pour une voiture neuve au mois de juillet, 45.600 dollars au mois d'octobre. Les données récoltées par le cabinet de recherche américain JD Power sont sans appel. Aux Etats-Unis, les prix de l’automobile commencent très légèrement à diminuer. Ils restent tout de même 33% plus cher qu’avant le début de la pandémie tempère la société JD Power.

"Les prix ne vont certainement pas baisser aussi vite qu’ils ont grimpé", ajoute le cabinet.

En France, on note la même tendance. Selon l’Insee, les prix de vente des voitures neuves ont augmenté de 1,4% entre juin et septembre, sur un an ils ont bondi de 7,4%. Sur le seul mois de septembre, la hausse n’est que de 0,1%, autant dire que les prix sont quasiment stables.

La fin du pricing power?

Ces premières données pourraient sonner le glas de la politique de prix fort - le fameux "pricing power" - mise en place par la grande majorité des constructeurs depuis le début de la crise du covid. Une politique rendue possible par la raréfaction de l’offre sur fond de pénurie de semi-conducteurs et qui a été l’un des principaux leviers de leur rentabilité.

Les derniers résultats de Renault viennent encore le prouver. Le constructeur français a enregistré une augmentation de 20,5% de son chiffre d’affaires au troisième trimestre 2022 alors que ses ventes ont diminué de 2,4%. Mais Stellantis est le champion du "pricing power": le groupe a enregistré une marge opérationnelle record de 14,1% au premier semestre cette année. Et les résultats du 3e trimestre s'avèrent tout aussi bon, toujours portés par des prix élevés.

Mais aujourd’hui, si les constructeurs automobiles sont toujours pénalisés par les pénuries, la situation s’améliore et les stocks se reconstituent lentement. C’est la première explication à cette petite diminution des prix.

"Auparavant, les concessionnaires avaient plus de clients que de voitures, ils ne faisaient donc pas de remise, nus explique Flavien Neuvy, économiste et directeur de l'Observatoire Cetelem de l'Automobile. Désormais, il y a plus de véhicules dans les concessions, la logique revient petit à petit à la normale".

La seconde, il faut sans doute aller la chercher dans le porte-monnaie des consommateurs, frappés par la crise et l’inflation. Selon les experts, les ménages arbitrent de plus en plus leurs achats, choisissant un modèle peut-être moins bien équipé, voire décalant leur achat. En octobre, les commandes ont baissé de 11,5%, selon l'agence Reuters. Et ce, malgré des journées portes ouvertes dans les concessions ces derniers jours.

Justine Vassogne avec Pauline Ducamp