Une contre-visite bientôt obligatoire pour éjecter du marché les voitures encore équipées d'airbags Takata

Retrait par un professionnel d'un airbag Takata, dans un garage de Mulhouse, le 19 février 2025 dans le Haut-Rhin (photo d'illustration). - SEBASTIEN BOZON © 2019 AFP
Les véhicules encore équipés des airbags défectueux Takata qui se présenteront au contrôle technique à partir du 1er janvier 2026 devraient être automatiquement soumis à une contre-visite, a indiqué mercredi à l'AFP le ministère des Transports.
La mise en contre-visite systématique des véhicules concernés par un "stop drive", rappel urgent impliquant de ne plus rouler, fait l'objet d'"un projet de décret qui a été soumis à la consultation publique (achevée en juillet) et est désormais soumis à l'examen du Conseil d'Etat", a-t-il précisé. L'objectif est une entrée en vigueur au 1er janvier 2026, selon le ministère.
Responsables de nombreux accidents mortels dans le monde entier en raison d'explosions lors de chocs anodins, les airbags défectueux Takata font l'objet de rappels massifs. En France, 1,7 million de véhicules de toutes marques sont concernés par un rappel "stop drive", qui implique de ne plus circuler avant le remplacement -gratuit- des airbags.
La mesure envisagée pour début 2026 "vise, dans le cadre des rappels d'airbags Takata, à s'assurer de la réparation effective des véhicules concernés à l'occasion du contrôle technique", a souligné le ministère.
"Écrémer le marché"
Quand elle sera en vigueur, un véhicule encore équipé d'un airbag Takata qui se présentera au contrôle technique recevra un avis impliquant une immobilisation dans l'attente du changement du matériel défectueux.
L'Inspection générale de l'environnement et du développement durable (IGEDD), autorité indépendante, avait plaidé fin juillet le remplacement des airbags Takata comme condition pour valider le contrôle technique, afin d'accélérer les rappels "stop drive" en cours.
Cette condition empêcherait de fait la revente de ces véhicules dangereux sur le marché de l'occasion et permettrait "d'écrémer le marché dans un système où la traçabilité n'est pas bonne", expliquait-elle.
Les contrôleurs techniques sont déjà censés informer les propriétaires de véhicules faisant l'objet d'un rappel. Mais les véhicules concernés et leurs propriétaires restent parfois difficiles à identifier, notamment en raison des carences du fichier des immatriculations (SIV).
L'IGEDD soulignait aussi dans son rapport remis au ministre des Transports le "manque de réactivité de certains propriétaires qui ne perçoivent pas l'importance du message" et "l'absence d'incitation, voire d'obligation, à changer rapidement les airbags défectueux".
Alors que des rumeurs sur un durcissement généralisé du contrôle technique au 1er janvier 2026 ont été relayées ces derniers jours sur les réseaux sociaux et dans la presse, le ministère a souligné mercredi que la mesure visant les airbags Takata était la seule envisagée à ce jour.