Trois ans après son arrivée en Europe, BYD y a vendu plus de voitures que Tesla en juillet mais reste très loin de Volkswagen et Stellantis

Ce sont deux géants mondiaux de l'électrique qui se livrent une intense bataille commerciale en Europe: l'américain Tesla et le chinois BYD. Et le deuxième, arrivé plus récemment sur le Vieux continent, commence à s'imposer face à l'un de ses principaux concurrents, en difficulté de son côté pour conserver ses parts de marché. En juillet, BYD a en effet écoulé 13.503 unités en Europe au sens large, les pays de l'Union européenne, auxquels on ajoute le Royaume-Uni et les pays de l'AELE (association européenne de libre-échange), Suisse, Norvège, Islande et Lichtenstein. Cela représente 4.666 véhicules de plus que Tesla.
Fait notable: c'est la première fois que l'ACEA (association des constructeurs européens d'automobiles) présente les données d'immatriculations de BYD, ce qui permet donc de les comparer directement. Ce n'est toutefois pas la première fois que BYD double Tesla en Europe: c'était déjà le cas en avril dernier par exemple, mais avec des données fournies par le cabinet Jato Dynamics.
Les données de juillet viennent ainsi confirmer cette tendance, avec un BYD, qui voit ses ventes bondir de 225% par rapport au même mois l'an dernier, face à un Tesla et des immatriculations en repli de 40%. Sur l'ensemble de l'année, de janvier à juillet, Tesla conserve une certaine avance, avec 119.013 ventes (-33%), contre 84.416 pour BYD (+290%).
L'hybride, parade aux droits de douane, représente le gros des ventes
Un duel dans un contexte particulier: le marché des voitures neuves (toutes motorisations confondues) est à l'arrêt, voire en léger recul de 0,7% dans l'Union européenne depuis le début de l'année, alors que le 100% électrique reste lui en forte progression. Les ventes zéro émission sont en effet en hausse de 26%, à 1,376 million d'unités dans l'Europe au sens large, soit 17,4% du total des nouvelles immatriculations.
Si les voitures chinoises font l'objet d'une surtaxe en Europe depuis l'an dernier, BYD semble ainsi poursuivre le développement de ses ventes. Tesla est d'ailleurs aussi concerné par ces droits de douane supplémentaires avec sa Model 3 produite à Shanghai. Son Model Y est lui produit à Berlin mais peine à séduire avec une nouvelle version lancée en début d'année.
De son côté, BYD, comme les autres constructeurs chinois, ont trouvé d'une certaine manière la parade, en démarrant la commercialisation de modèles hybrides, non touchés par ces surtaxes. De quoi adresser un marché bien plus vaste: l'hybride non-rechargeable représente ainsi plus d'un tiers des ventes (34,9%) depuis le début de l'année, à 2,255 millions d'unités, soit davantage que les moteurs essence non-hybrides (27,8% du marché).
Si on ajoute l'hybride rechargeable, les volumes restent plus limités (8,9% du marché), mais non négligeables, avec 703.615 unités, en hausse de 25% sur un an. C'est cette motorisation qui équipe le SUV BYD Seal U DM-i, seul modèle non 100% électrique actuellement proposé par la marque chinoise en Europe, avant d'autres à venir.
Quel poids face aux grands constructeurs européens?
En un an depuis janvier, la part de marché de BYD en Europe a donc bondi en passant de 0,3% à 1,1%, alors que celle de Tesla a chuté de 2,3% à 1,5%. Toutefois ces deux marques restent bien loin des volumes réalisés par les constructeurs européens.
Le groupe Volkswagen (VW, Skoda, Audi, Cupra, Seat...) a ainsi vendu 2,118 millions d'unités (+3,6%) depuis le début de l'année, soit une part de marché de 26,8%. Pour se rendre compte, c'est 10 fois plus que les volumes cumulés de Tesla et BYD. Stellantis (Peugeot, Opel, Citroën, Fiat...) est loin derrière Volkswagen, mais avec 1,192 million de ventes tout de même (-8,1%), soit 15,1% de part de marché.