Renault et Valeo s'allient pour créer un moteur électrique sans terres rares

Valeo et Renault promettent une vraie avancée technologique dans l'électrification. Les deux constructeurs travaillent sur un moteur électrique nouvelle génération qui offrira plus de puissance avec moins d’énergie. Ce nouveau moteur électrique, d’une puissance de 200 kilowatts, devrait sortir des usines françaises à partir de 2027.
"C'est un projet de coopération, ce n'est pas une co-entreprise", tient à souligner Christophe Périllat, directeur général de Valeo, sur le plateau de BFM Business. Fait notable, ce futur moteur n'utilisera pas, dans sa production, de terres rares – des matières minérales stratégiques, mais dont l'extraction endommage l'environnement.
"Un moteur a besoin d'aimants et pour faire un aimant très puissant, vous avez besoin de terres rares", mais "elles sont difficiles à extraire, ce n'est pas propre, [leur] prix est volatil [et] on peut imaginer qu'il augmente considérablement dans les prochaines années, et puis elles seront l'objet de tensions géopolitiques dans le futur, puisqu'elles sont majoritairement extraites en Chine. Quand on élimine les terres rares, on élimine tous ces problèmes", explique Christophe Périllat.
Rachat de la co-entreprise avec Siemens
Dans cette optique d'accélération dans l'électrique, Valeo va racheter l'intégralité de la co-entreprise qu'il détenait avec Siemens depuis 2016. L'intégration sera effective au 1er juillet et permettra à Valeo de se renforcer dans les systèmes de propulsion, qui deviendront la première activité du groupe, devant les systèmes de visibilité (éclairage et essuie-glace).
"Siemens ne jette pas du tout l'éponge", souligne Christophe Périllat. "Il était prévu que Siemens vende ses parts depuis le début [et que] Valeo les achète. La seule question qui n'était pas connue, c'était quand se ferait cette acquisition […]. C'est le bon moment, parce qu'on accélère et parce que le marché [de l'électrification] accélère", explique-t-il.
Le nouveau pôle Système de propulsion, étoffé par le rachat de la co-entreprise, devrait dégager une croissance annuelle de 12% et des synergies de 120 millions d’euros par an.