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Les constructeurs automobiles, grands absents du voyage présidentiel en Chine

Image d'illustration - Une concession Citroën en Chine.

Image d'illustration - Une concession Citroën en Chine. - Stellantis

Emmanuel Macron arrive ce mercredi matin en Chine pour une visite officielle. Une cinquantaine d’entreprises accompagne le président de la république. La majorité du CAC 40 fait le déplacement, mais deux noms manquent à l’appel. Ni Renault ni Stellantis ne font partie du voyage. Les deux constructeurs automobiles ont abandonné ou presque le territoire chinois.

Il y a quelques mois, Carlos Tavares, fidèle à son habitude, ne mâchait pas ses mots: "Nous n’avons pas besoin d’usines en Chine" expliquait-il à quelques journalistes. En octobre dernier, Stellantis annonçait la fermeture de sa coentreprise avec le chinois GAC. Ensemble, les deux sociétés produisaient des Jeep. Le groupe aux 14 marques est également en train de revoir son partenariat avec Dongfeng, avec lequel il produit encore des Peugeot et des Citroën sur le sol chinois. Aujourd’hui, Stellantis ne pèse plus que 0,5% de part de marché dans le pays.

La même musique chez Renault

Chez Renault, on entend la même petite musique. Le constructeur a été l’un des derniers du secteur à s’implanter sur le territoire et aujourd’hui, il n’y garde plus qu’un orteil. Il n’y produit plus, par l’intermédiaire d’une coentreprise avec Nissan et Dongfeng, que des Dacia Spring. Des voitures à destination du marché européen. Renault n’est de toute façon jamais parvenu à s’imposer dans le pays.

"C’est très difficile d’expliquer pourquoi les constructeurs automobiles français n’ont jamais réussi à percer en Chine", concède Arnaud Aymé, associé chez SIA Partners. Le spécialiste du transport avance toutefois une hypothèse: le positionnement de Renault et de Stellantis. "Ils ont fait le choix de s’attaquer au marché chinois avec des modèles généralistes, ni low cost, ni premium. Ils n’ont pas su se différencier des autres constructeurs à la manœuvre en Chine, comme Volkswagen par exemple qui a mis en avant ses marques Audi et Porsche", explique-t-il.

Une équation compliquée pour l’ensemble des constructeurs étrangers

Reste qu’aujourd’hui, l’équation est compliquée pour l’ensemble des constructeurs étrangers. Très forte concurrence locale, guerre des prix, tout le monde est à la peine. Les chiffres donnés par l’Association chinoise des constructeurs automobiles sont édifiants. Il y a deux ans, les marques étrangères représentaient 60% des ventes de voitures particulières en Chine. En décembre dernier, leur part s’était réduite à 43%. "Nous retournerons peut-être un jour en Chine, mais aujourd’hui c’est loin d’être une priorité" glisse-t-on chez Renault avant de conclure: "la Chine, c’est vraiment trop casse-gueule!".

Par Justine Vassogne