Le patron de Renault prévoit une hausse du prix des voitures en raison des pénuries

Luca de Meo, patron de Renault, lors de la présentation du plan stratégique "Renaulution" - Renault
C'est une conséquence attendue des situations de pénurie: la hausse des prix. Le patron de Renault, Luca de Meo, l'évoque ainsi directement dans une interview au journal espagnol Expansion publiée ce jeudi 7 octobre.
Augmentation mécanique et choix des constructeurs
"Les prix vont encore augmenter au cours des 12 prochains mois", prévient-il, en expliquant que les fabricants de puces électroniques profitent actuellement de la pénurie d'offre pour pratiquer des tarifs plus élevés. Ce qui se répercute donc mécaniquement sur les prix finaux des véhicules. Autres conséquences, des usines fermées temporairement ou des modèles parfois livrés sans certains équipements, comme les rétroviseurs électriques qui ne sont plus installés chez Renault sur les Clio, Captur et Arkana.
Les prix des voitures s'orientent déjà à la hausse depuis quelques temps, les constructeurs automobiles se concentrant sur des modèles plus chers en raison du manque de puces, relève également Luca de Meo, qui a fait de la hausse des marges une priorité depuis son arrivée à la tête de Renault. Dans la situation actuelle, certaines marques peuvent ainsi privilégier la production de certains modèles plus rentables afin de limiter les conséquences des difficultés d'approvisionnement en composants comme les semi-conducteurs.
Au moins 10 ans pour produire des puces en Europe
A ce sujet, la construction de sites compétitifs de fabrication de puces en Europe prendra plus de 10 ans, estime Luca de Meo. A horizon 2030, l'Union européenne souhaite en effet atteindre 20% de la production mondiale. En attendant, le continent reste donc dépendant de l'étranger, en particulier de l'Asie et de Taïwan, avec un retour à la normale qui n'est pas attendu avant l'an prochain voire 2023.
Autre facteur d'augmentation des prix évoqué par Luca de Meo: la hausse des coûts de l'acier, du gaz, du cuivre, de l'aluminium et de l'énergie, qui pénalise actuellement les industriels.