"Il y a un petit effet Musk sur la fidélité des clients": les ventes de Tesla ont reculé de 41% en France en 2025

Tesla en petite forme? Au premier trimestre, la marque américaine a enregistré un recul de 41% de ses immatriculations en France à 6.693 unités, d'après les chiffres communiqués par la Plateforme automobile (PFA) ce mardi 1er avril. Des résultats particulièrement scrutés alors qu'Elon Musk fait face à une vive contestation aux Etats-Unis, mais aussi en Europe. Ce week-end, une station de superchargeurs a été incendiée à Saint-Chamond (Loire).
Un désamour pour Tesla?
Dans ce contexte tendu, Tesla a légèrement corrigé le tir en mars, avec une baisse ramenée à 37%, mais dans un marché français qui lui recule de "seulement" 14,5%. La part des ventes de voitures 100% électriques s'affiche de son côté en légère hausse, 18,2% depuis le début de l'année contre 18% au premier trimestre 2024.
Peut-on alors parler de désamour pour Tesla? Pas vraiment, en mars, la marque a lancé les livraisons de son nouveau Model Y. Une transition qui pénalise ponctuellement les ventes avec une montée en cadence progressive à l'usine de Berlin qui le produit pour les marchés européens. Un défi important pour Tesla: le Model Y était la voiture la plus vendue dans le monde, toutes motorisations confondues, en 2023 et en 2024.
Avec 3.157 immatriculations en mars en France, Tesla fait mieux que des marques comme Fiat, Seat, Kia ou encore Nissan.
Une très légère baisse de la fidélité
Le lancement commercial de ce nouveau Model Y fait office de révélateur des conséquences des prises de position politiques d'Elon Musk, transformé en bras droit de Donald Trump ces derniers mois. En clair: les clients se détourneront-ils d'un des modèles qui fait office de référence sur le marché automobile depuis son lancement?
Chez C-Ways spécialiste de l'analyse des données automobiles, on constate qu'un seul indicateur est en baisse depuis le début de l'année: la fidélité. Elle passe de 80% en 2024 à 70% depuis le début de l'année: 7 clients qui possédaient une Tesla ont de nouveau choisi un modèle de la marque.
"Je pense qu'il y a un petit effet Elon Musk", souligne Clément Dupont-Roc, directeur stratégie de C-Ways.
Un effet qu'il relativise toutefois car cette fidélité à Tesla reste assez forte par rapport au reste du secteur, avec un niveau compris entre 40% et 50%.
"On a des niveaux un peu plus élevés dans l'électrique, entre 60% et 70%, avec l'importance du leasing mais aussi des clients qui doutent de la transition vers une nouvelle énergie et peuvent donc se rassurer en restant fidèle à la marque qu'il possédait déjà", ajoute Clément Dupont-Roc.
Les marques concurrentes ont aussi largement étoffé leur offre de voitures électriques, alors qu'auparavant les clients pouvaient envisager d'aller chercher ailleurs, chez Tesla par exemple.
La légère baisse de la fidélité profite ainsi principalement à Renault et à BMW d'après les données de C-Ways. Mais pas encore aux marques chinoises, alors que BYD s'impose comme un solide concurrent face à la marque d'Elon Musk.