Guerre commerciale: les prix des carburants baissent, une bonne nouvelle pour le consommateur?

Panique sur les marchés, sourires à la pompe? C'est ce qui ressort après la guerre commerciale déclenchée par Donald Trump la semaine dernière et les fortes chutes des cours enregistrées sur les places financières mondiales.
C'est aussi le cas des cours du pétrole: ce lundi matin, le baril de pétrole américain WTI lâchait 4% à 59,51 dollars: un niveau sous les 60 dollars pour la première fois depuis avril 2021, après avoir perdu plus de 16% depuis mercredi.
Demande en baisse, offre en hausse
Le mécanisme est assez classique: la guerre commerciale fait remonter les craintes de récession mondiale, qui entrainerait une baisse de la demande de pétrole et donc une baisse des prix du pétrole.
Autre élément favorisant une baisse des cours: les pays producteurs de l'Opep+ ont indiqué qu'ils annulaient leurs réductions de production prévues pour mai. Une hausse de l'offre, face à une demande en baisse, de quoi faire plonger les cours.
Des effets attendus dans les stations-services
"C'est une très bonne nouvelle pour les automobilistes qui verront d'ici une semaine ou deux les prix baisser à la pompe", résume Raphaël Legendre, éditorialiste BFM Business.
Sur une période récente assez longue, les prix à la pompe étaient déjà à un niveau relativement faible par rapport aux dernières années, avec une baisse entamée depuis la mi-janvier, mettant fin à une hausse globale depuis l'automne 2024.
Sur une semaine, on constate déjà une légère baisse des prix à la pompe, avec -1,7 centime sur le sans plomb 95-E10, à 1,734 euro le litre en moyenne aujour'hui en France, et -3,5 centimes sur le gazole, à 1,633 euro le litre, d'après le dernier relevé de Carbu.com.
De quoi ainsi écarter la crainte d'une reprise de l'inflation en Europe liée à cette guerre commerciale:
"C'est vraiment une baisse qui va être marquée, sachant qu'on est dans un contexte où l'inflation diminue en zone euro, y compris en France, donc finalement la question de l'inflation qui nous a animés pendant 2-3 ans, pendant le covid et post-covid n'es plus là", souligne Christopher Dembik, conseiller en stratégie d'investissement chez Pictet AM.
"Souvent, on met en avant que le protectionnisme, avec cette guerre tarifaire, va créer un sursaut d'inflation, soyons très prudents, certes c'est le cas, mais ce sera plus du côté américain que nous du côté européen donc pour les consommateurs européens , globalement on est plutôt à une inflation proche de 2% en France, cela devrait rester à ce niveau-là donc c'est plutôt une bonne nouvelle", ajoute-t-il.