Dieselgate: l'ancien patron de Volkswagen devra lui verser 11 millions d'euros

Martin Winterkorn, ancien PDG de Volkswagen. - Johannes Eisele / AFP
L'accord à l'amiable entre Volkswagen et Martin Winterkorn, son ancien président du directoire dans le scandale du dieselgate, est sur le point d'être bouclé.
"Lors de sa réunion d'hier (samedi, NDLR), le conseil de surveillance a accepté les conditions essentielles", a déclaré un porte-parole de VW dans un communiqué cité par Reuters ce dimanche. "L'accord sera conclu dans les prochains jours."
Selon des sources proches du dossier citée par l'agence de presse, Martin Winterkorn va payer une somme record d'environ 11 millions d'euros à son ancien employeur pour solder les accusations.
L'ancien dirigeant est accusé de négligence et de ne pas avoir respecté son contrat de travail dans le plus grand scandale auquel a été confronté le géant allemand. Rappelons que le constructeur a reconnu en 2015 avoir utilisé un logiciel illégal pour fausser des tests de moteurs diesel aux États-Unis.
Martin Winterkorn qui a démissionné fin 2015 "a violé ses devoirs de diligence" en omettant, en tant que patron du groupe, "d'expliquer le contexte de l'utilisation de fonctions logicielles non autorisées" dans des moteurs diesels, a écrit un cabinet d'avocats mandaté par le groupe.
Manquement par négligence
Par ailleurs, selon les médias allemands, Volkswagen a exigé plus d'un milliard d'euros à ses anciens dirigeants via les contrats d'assurance souscrits qui couvrent leur responsabilité.
Martin Winterkorn était ainsi couvert par une assurance pour le cas d'un "manquement par négligence" dans l'exercice de sa fonction, exactement l'angle d'attaque choisi par Volkswagen qui veut désormais faire jouer cette clause d'assurance. Les assurances devraient verser entre 200 et 500 millions d'euros, selon les médias du pays.
La justice allemande voit dans Martin Winterkorn et Rupert Stadler les principaux responsables de la tricherie du groupe aux douze marques portant sur 11 millions de véhicules diesel, pour les faire apparaître moins polluants qu'ils ne l'étaient en réalité. Son procès a été repoussé à la mi-septembre 2021, en raison de la pandémie de Covid-19.
Volkswagen a aujourd'hui tiré un trait sur une grande partie du scandale et qui lui a valu une facture dépassant les 30 milliards d'euros, dont le plus gros a été payé aux États-Unis.