BFM Business
Auto

Comment le secteur automobile français peut créer un million d'emplois en 20 ans

placeholder video
D'ici à 2040, la filière automobile pourrait créer plus d'un million d'emplois dans le scénario le plus favorable imaginé par le cabinet KPMG, avec des investissements importants à réaliser pour y parvenir.

C'est une étude qui rassure sur l'avenir de la filière automobile en France. Même si la partie est loin d'être gagnée. Plus d'un million d'emplois pourraient en effet être créés d'ici à 2040, note une étude du cabinet KPMG, précisant que ce scénario le plus favorable passe par de lourds investissements à réaliser. La filière, qui comptait 1,2 million d'emplois en 2018, pourrait en compter 2,4 en 2040, selon ce scénario le plus favorable.

"Le chiffre d'affaires global de la filière en France pré-covid c'est 458 milliards d'euros, et avec des actions d'investissements et des choix industriels on peut monter à 720 milliards d'euros", a expliqué sur BFM Business Jean-Charles Ferreri, spécialiste mobilités chez KPMG et qui co-signe cette étude.

Une étude qui s'intéresse à la filière automobile au sens large:

"On prend l'automobilité au sens large, de l'amont vers l'aval, y compris les services, services de distribution, de maintenance, de réparations, services financiers associés, services financiers associés."

Les investissements à réaliser de 2020 à 2040 sont évalués à 140 milliards d'euros dans différents domaines d'avenir, avec des challenges industriels ou liés à l'écosystème à réaliser. Les défis majeurs qui se présentent se rapportent au respect de l'environnement et à la diversification énergétique, à une plus forte place du digital et du logiciel embarqué et un développement des services de mobilité.

Des atouts importants

Il faut aussi prendre en compte que si des créations d'emplois auront lieu dans certains domaines, des destructions sont aussi à prévoir dans d'autres, en lien avec les grands enjeux actuels, notamment le passage d'une industrie centrée sur la voiture thermique à l'électrique. Une transition qui ne doit pas se traduire par des délocalisations, comme l'avait exprimé le ministère de l'Economie récemment.

Parmi les atouts tricolores, la filière française profite notamment d'un mix énergétique favorable, basé notamment sur le nucléaire, qui émet peu de CO2, et dispose d'acteurs reconnus à l'international ou encore de solides capacités en termes de recherche et développement.

Pourtant, "la filière française présente encore une compétitivité limitée par rapport à ses voisins, notamment liée à un manque de flexibilité de l'emploi et d'attractivité extérieure, à des charges sociales et fiscales parmi les plus élevées en Europe, ou encore à des partenariats de moindre ampleur au sein de la filière", soulignent les experts de KPMG.

Jean-Charles Ferreri évoque aussi le manque de coopération entre les acteurs français:

"Ca commence à changer avec quelques annonces récentes mais c'est indispensable du fait des effets d'échelles et de mutualisation qui sont nécessaires."
https://twitter.com/Ju_Bonnet Julien Bonnet Journaliste BFM Auto