Baisse du bonus pour les voitures électriques: un danger pour la transition écologique

Avec la baisse des aides à l'achat pour une voiture électrique neuve ces dernières années, "la transition menace de caler", s'alarme une étude de l'UFC-Que Choisir publiée ce jeudi 17 avril. Le bonus écologique est en effet passé de 7.000 à 4.000 euros entre 2023 et 2025 pour les ménages les plus modestes. Sans conditions de revenus, la baisse en proportion est encore plus forte, avec un bonus encore à 5.000 euros en 2023 pour ne proposer désormais qu'une réduction de 2.000 euros.
Des ménages à l'origine de la majorité des immatriculations
Une baisse des aides remise en question dans un contexte où ce sont les ménages qui ont tiré la progression des ventes l'an dernier: l'étude rappelle en effet que si les véhicules électriques ont représenté 16,8% des immatriculations en 2024, ce taux est bien plus élevé chez les particuliers (22,6%) que chez les entreprises (11%).
Un véhicule électrique reste aussi bien plus onéreux: le prix moyen d’un véhicule électrique neuf vendu en 2024 est de 42.930 euros, contre 26.774 euros pour un véhicule thermique essence.Autre élément intéressant mis en avant par l'UFC-Que Choisir: la réduction de l'écart de prix entre ces deux motorisations. L'étude prend l'exemple d'une Peugeot 208 dont le prix serait aujourd'hui 2,5% inférieur à celui de la version thermique si les aides pour les ménages modestes étaient restées au niveau de 2023. Or, la 208 essence est aujourd'hui 12% plus chère bonus déduit que sa cousine zéro émission. C'est encore pire pour une Fiat 500 électrique, avec un écart qui peut atteindre 40% dans certains cas.
Des solutions réclamées pour des aides plus efficaces
"Ces reculs compromettent directement la transition vers des véhicules moins polluants, en particulier pour les ménages dépendants de la voiture et sans alternative crédible", pointe du doigt l'étude. Résultat: des ménages modestes qui "se retrouvent face à une impasse", alerte Marie-Amandine Stévenin, présidente de l’UFC-Que Choisir, qui dénonce aussi l'étalement des exigences en termes d'émissions de CO2 pour les constructeurs automobiles en Europe:
"Pendant que Bruxelles relâche la pression sur les constructeurs, on laisse les consommateurs porter seuls la charge de la transition. Ce n’est ni juste, ni tenable, ni à la hauteur de l’urgence climatique", souligne-t-elle.
L'association de consommateurs propose plusieurs solutions pour des aides plus efficaces, comme réserver le bonus écologique aux véhicule de moins de 1,9 tonnes ou "mettre enfin en œuvre le prêt à taux zéro". Un prêt à taux zéro pourtant "prévu depuis la loi Climat et Résilience, pour lever la barrière du prix d’achat", rappelle l'étude, qui note: "aucun établissement bancaire n’a convenu de contrat avec l’État pour le proposer aux ménages". Face à la disparité entre aides nationales et locales, l'UFC-Que Choisir réclame aussi une certaine harmonisation, notamment "en alignant les critères d’éligibilité (revenus, Crit’Air, prix et poids du véhicule)".