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Un "scandale d'État": près de Mulhouse, le président de la collectivité européenne d'Alsace fustige le dossier Stocamine

Une vue aérienne du site de Stocamine à Wittelsheim (Haut-Rhin), le 11 janvier 2023.

Une vue aérienne du site de Stocamine à Wittelsheim (Haut-Rhin), le 11 janvier 2023. - SEBASTIEN BOZON / AFP

Frédéric Bierry, président de la Collectivité européenne d'Alsace, a fustigé ce vendredi 27 juin le dossier Stocamine, parlant d'un "scandale d'État" face à cette ancienne mine près de Mulhouse (Haut-Rhin) où sont entreposées 42.000 tonnes de déchets dangereux.

Frédéric Bierry, président de la Collectivité européenne d'Alsace (CEA), a évoqué ce vendredi 27 juin un "scandale d'État" sur le dossier Stocamine, cette ancienne mine proche de Mulhouse (Haut-Rhin) où sont entreposées 42.000 tonnes de déchets dangereux.

Se disant "profondément en colère" contre ce qu'il appelle les NAP pour "Nous à Paris", c'est à dire les "administrations centrales, les ministères, les agences d'État et les ministres qui se laissent influencer", le président (divers droite) de la CEA a fustigé leurs "postures irresponsables".

"Irresponsables, parce qu'on ne prend pas en compte les remarques que nous formulons sur Stocamine et les analyses que nous fournissons. Aujourd'hui, on est proche d'un scandale d'État s'il n'y a pas une réaction", a-t-il mis en garde lors d'un point presse.

Le 17 juin, le tribunal administratif de Strasbourg a rejeté les requêtes de la CEA (née de la fusion des conseils départementaux du Bas-Rhin et du Haut-Rhin), d'associations et de riverains, qui contestaient l'autorisation de confinement illimitée de ces déchets donnée par l'État.

"Nous poursuivons notre action de justice"

Le tribunal a jugé que le déstockage des 42.000 tonnes de déchets (cyanure, arsenic, mercure...) entreposés à 550 mètres sous terre dans cette ancienne mine de potasse, option défendue par les requérants, n'était plus réalisable en toute sécurité notamment en raison de la dégradation des infrastructures, due notamment à l'affaissement des galeries.

"Dans les valeurs de la collectivité il y en a une qui nous paraît essentielle c'est préserver nos ressources de vie. Or, l'eau est notre or bleu, c'est une ressource de vie qui est fondamentale. (...) Donc, nous poursuivons notre action de justice", a ajouté M. Bierry.

La CEA, de même que l'association Alsace nature, ont annoncé interjeter appel du jugement du tribunal administratif. Ils alertent sur le risque de pollution de la nappe phréatique d'Alsace, et continuent de demander de sortir les déchets de la mine.

Pour Frédéric Bierry "ça peut devenir un scandale d'État parce que franchement, quand nos équipes sont descendues, elles ont pu mesurer qu'il y avait des endroits qui étaient faciles d'accès, contrairement à ce qu'ils disaient. On a souvent essayé de nous cacher des choses".

Dans un rare communiqué transpartisan publié fin mai, neuf parlementaires alsaciens de tous bords avaient réclamé l'arrêt des travaux de confinement et le déstockage des déchets.

A. La. avec AFP