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Surpopulation carcérale, manque de personnel… Le syndicat FO en Alsace demande plus de moyens pour les prisons

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Un rapport parlementaire estime que les 15.000 places de prison supplémentaires prévues en France d'ici quatre ans sont insuffisantes.

Le nombre de détenus a atteint un nouveau record historique au 1er mai, avec 73.162 personnes incarcérées dans les prisons françaises, selon les données officielles du ministère de la Justice.

Pour pallier à la suroccupation carcérale, dès 2017, le ministère de la Justice avait annoncé "7000 places en détention livrées ou mises en chantier en 2022, 8000 autres prévues, pour un total de 15.000 nouvelles places dans les prisons d’ici 2027".

Mais selon un rapport parlementaire rédigé par le député alsacien Patrick Hetzel et publié fin mai, ce nombre est sous dimensionné. Et pour cause, la construction des prisons a pris du retard. "Au moment où on se parle, il y a 2500 places sur les 15.000" annoncées, explique l'élu, invité de BFM Alsace ce mardi.

"Même en 2027, nous n'y serons pas et même si nous arrivons à ces 15.000 place à un moment ou à un autre, et bien ça ne suffira pas", estime le député.

Un taux d'occupation jusqu'à 150% à Strasbourg

En Alsace, les centres de détention et maisons centrales ont des taux d'occupation qui frôlent les "90/95%" parce que "l'encellulement est individuel", indique Christophe Schmitt, délégué régional FO justice.

En maison d'arrêt, c'est différent. "Vous prenez celle de Strasbourg, le taux d'occupation actuelle est de 150%", explique le syndiqué.

Un manque de personnel

Si sur le papier, l'annonce de ces places supplémentaires est une bonne chose, il estime que la problématique est aussi liée au manque de personnel.

"Même si demain vous sortez 30 nouvelles prisons en France, malheureusement aujourd'hui, le contingent des personnels pénitentiaires ne suffit pas. Les recrutements qui se font actuellement, ne suffisent pas à pouvoir rouvrir de nouvelles prisons", assure Christophe Schmitt.

Ainsi, le syndicat Force Ouvrière justice réclame au gouvernement des moyens. Pour Christophe Schmitt, "ça passe par le statut de fonctionnaire, ça passe par les salaires", et rendre le métier plus attractif avec de "nouvelles missions".

Alicia Foricher