Strasbourg: une journée "collège mort" organisée vendredi en soutien aux élèves sans-abri

La mobilisation ne faiblit pas à Strasbourg pour soutenir les élèves scolarisés au sein du collège Lezay-Marnésia, certains vivant à la rue. Une journée "collège mort" se tiendra ce vendredi 15 novembre pour continuer de protester contre la situation.
Depuis mardi, quatre familles, soit une vingtaine de personnes, ont été mises à l'abri dans les locaux de l'établissement. Mais, mercredi soir, ils ont reçu la visite de la police. Depuis, leur éventuel retour provoque des inquiétudes.
"Il y a un risque que la police revienne. Il y a peut-être même un risque qu'ils nous évacuent et, dans ce cas-là, il faudra peut-être qu'ils relogent les familles. Je les vois mal évacuer et remettre les familles directement dehors", explique Octave Walzer, assistant d'éducation.
Cette prise de position de la part du corps enseignant est jugée anormale. "Là, on est en train de prendre la place des pouvoirs publics, et on est en train d'endosser une responsabilité énorme qu'on ne doit pas endosser normalement", affirme Céline Balasse, professeure au collège Lezay Marnésia.
"Donc, quand la CEA (Collectivité européenne d'Alsace) nous dit que ce n'est pas dans ses compétences de loger ces jeunes, on répond que ce n'est pas non plus nos compétences de les loger", ajoute-t-elle.
Une mobilisation devant le collège
Les enseignants proposent d'utiliser des logements de fonction vides pour abriter les élèves à la rue. Le président de la CEA répond que cela relève de la compétence de l'État.
"Je comprends leur souci de trouver des solutions de logement", lance Frédéric Bierry, président de la CEA. "Je suis déjà intervenu auprès du préfet, auprès du recteur, puisque c'est l'État qui est en responsabilité pour trouver des logements aux personnes migrantes", précise-t-il.
Pour soutenir la mobilisation, certains parents ont décrété une journée "collège mort", le vendredi 15 novembre, lors de laquelle les élèves ne se rendront pas en classe. Ils ont également appelé à se rassembler devant l'établissement.
"Ce n'est pas un jour où les enfants chomeront à la maison. Au contraire, ça ouvrira des débats, ça ouvrira des discussions autour de la solidarité dont on a énormément besoin en ce moment", explique Ilknur Usdi-Aydin, parent d’élève.
En parallèle, certains parents tentent de lancer une mobilisation similaire dans l'école maternelle voisine où d'autres enfants sont sans-abri.