Strasbourg: l'Eglise Saint-Guillaume visée par des menaces de mort après un spectacle de pole dance

Les spectateurs avaient pu découvrir dans l'église une représentation mêlant de la musique et de la danse, avec notamment un show artistique de pole dance.

Des lettres anonymes et menaçantes. C'est la désagréable découverte faite samedi dernier par deux personnes de l'église protestante Saint-Guillaume à Strasbourg, rapporte les Dernières Nouvelles d'Alsace, une information confirmée par BFM Alsace.

Lorsque la personne en service civique et une responsable de la paroisse ont ouvert l'église aux visiteurs, elles sont tombées sur deux lettres manuscrites de menaces, glissées sous la porte, appelant à décapiter les paroissiens pour avoir accepté qu'un spectacle de danse se tienne dans l'église la veille. Le pasteur a également reçu une troisième lettre pour le menacer.

Un show de pole dance décrié

Le ou les corbeau(x) évoque(nt) un spectacle proposé la semaine dernière au sein de l'église. Mercredi et jeudi, deux concerts ont été organisés à la paroisse Saint-Guillaume par l'association "Les Ornements - Passions Croisées".

"Le public était venu nombreux pour assister à ce spectacle qui représente l'ouverture d'esprit et la tolérance qui sont des valeurs portées au quotidien par notre paroisse", se félicite la paroisse dans un post Facebook.

L'auteur de la lettre anonyme fait référence au show de pole dance, présenté par Vincent Grobelny, alsacien et champion d'Europe de la discipline. La représentation se voulait artistique, loin de l'image tumultueuse généralement donnée. Le danseur s'est également produit au tissu aérien, à sept mètres du sol et au cerceau.

"On associe volontairement de la musique classique et de la danse (...) on est au 21e siècle, on veut intéresser les nouvelles générations, montrer que la musique est moderne", indiquait Cyril Pallaud, coordinateur artistique de l'église Saint-Guillaume de Strasbourg, au micro de BFM Alsace, la semaine dernière.

Une plainte déposée

Daniel Boessenbacher, le pasteur de la paroisse Saint-Guillaume a réagi. "Je peux comprendre que de la danse puisse choquer dans l'église mais de là, à proférer des menaces de mort, c'est intolérable", juge ce dernier, qui a déposé plainte.

"Je pense qu'il ne faut pas se laisser arrêter par ce genre de menaces ou par deux ou trois individus aux idées très fermées. Pour moi, l'église est amenée à s'ouvrir. Bien sûr, on ne peut pas y faire n'importe quoi, mais il faut s'adresser aux personnes dans un langage contemporain, dans des façons de faire du 21e siècle, tout en gardant le message d'évangile", estime-t-il.

"Les personnes jugent souvent sans avoir vu. Les personnes qui étaient là n'ont pas du tout étaient choquées et trouvaient ça admirable d'allier musique et expression corporelle. Ça donnait une dimension supplémentaire à l'histoire biblique. Les réactions des personnes présentes étaient vraiment positives", conclut ce dernier.

Léo Fleurence et Alicia Foricher