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Strasbourg: des élèves équipés de GPS pour un partage équitable de la cour de récré entre filles et garçons

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La ville étudie les déplacements et l'occupation de l'espace dans les cours de récréation. L'objectif: les rendre plus égalitaires et végétalisées.

Un gilet particulier. Dans certaines écoles strasbourgeoises, les élèves portent sous leur manteau un gilet connecté, équipé d'un GPS, pour géolocaliser leurs déplacements et ainsi comprendre l'occupation de l'espace dans la cour de récréation.

Analysés par la suite, les résultats serviront à la mairie écologiste de Strasbourg à réaménager les espaces et les rendre plus égalitaires notamment grâce à la végétalisation.

20% des garçons utilisent 80% de la cour de récréation

Avant de sortir profiter de l'extérieur, les enseignants donc, installent le gilet sur le dos des élèves. "On les met à chaque récréation, le matin et l'après-midi pour voir où ils vont se déplacer dans la cour", indique Claire Villerot, enseignante en classe de CP à l’école élémentaire de la Musau au micro de BFMTV.

Après plusieurs analyses du partage de l'espace entre filles et garçons, les résultats sont systématiquement les mêmes: 20% des garçons utilisent 80% de la cour de récréation.

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Pour voir ce qu'en pensent les principaux concernés, BFMTV leur a posé la question. "Il y a des endroits des fois c'est occupé que par des garçons parce qu'ils veulent jouer au foot et ils ne laissent pas les filles", montre Léo scolarisé en classe de CP.

Eléonore et Lucie, elles, ont aussi leurs habitudes. "Moi je joue beaucoup au rouleau et des fois sous le préau", lance l'une d'elles. "Moi aussi sous le préau et des fois dans l'herbe", ajoute sa copine.

Vers des écoles plus égalitaires et végétalisées?

Du côté du chef de projet à la ville de Strasbourg, l'heure est au bilan. "Il y a des habitudes qui se créent très tôt, on a des groupes de gars qui prennent la place dans la cours et les filles vont très vite conscientiser le fait qu'elles sont reléguées en périphérie et d'éviter certains espaces".

Avec le constat, des aménagements ont d'ores et déjà été effectués: îlots de fraîcheurs, espaces végétalisés...

"Ça a donné lieu à des espaces qui ne sont pas rectangulaires comme beaucoup de terrains de sport, donc c'est une belle perspective. Il y aussi des jardins partagés, potagers ou pédagogiques", félicite Christine Lambert-Mochel, directrice de l'école élémentaire de la Musau.

D'ici deux ans, la ville de Strasbourg souhaite que 65% de ses écoles soient plus végétalisées et égalitaires.

Nicolas Rodier et Samileï Hoarau avec Martin Regley