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La grève continue à Clestra, de nouvelles discussions "bilatérales" prévues vendredi

Les salariés de l'entreprise Clestra à Illkirch-Graffenstaden sont en grève depuis le 3 juillet 2023.

Les salariés de l'entreprise Clestra à Illkirch-Graffenstaden sont en grève depuis le 3 juillet 2023. - BFM Alsace

De nombreux employés du spécialiste alsacien des cloisons sont en grève depuis le début du mois de juillet. Après une réunion infructieuse au ministère de l'Industrie, de nouvelles discussions sont prévues ce vendredi.

La grève qui paralyse depuis début juillet le spécialiste alsacien des cloisons Clestra se poursuivait mardi après une réunion infructueuse au ministère de l'Industrie mais de nouvelles discussions "bilatérales" devraient se tenir vendredi, ont indiqué la direction et la CGT.

"La direction d'Unterland Metal (nouveau nom de Clestra Metal, ndlr) regrette que la table ronde" organisée "à Bercy en présence de représentants de la Dire (Délégation interministérielle aux restructurations d'entreprises) et du CSE de l'entreprise n'ait permis aucune avancée", indique-t-elle dans un communiqué transmis à l'AFP, se disant déterminée "à assurer la pérennité des activités de l'entreprise".

"Le paiement des heures de grève demandé par les représentants du personnel" reste l'un des "points de blocage", poursuit la direction, alors que l'entreprise "fait face à des difficultés financières depuis plus de 10 ans" et que "les prévisions d'activité (...) ont été mises à mal par les deux semaines de grève" fin 2022 et celle qui court depuis le 3 juillet.

Des échanges "très tendus"

Selon la CGT, "plus de 90%" des 140 salariés de l'usine basée à Illkrich-Graffenstaden (Bas-Rhin) ont cessé la travail. Ils redoutent le démantèlement de l'entreprise et demandent des garanties sur le maintien de l'emploi et de l'activité comme Jestia, le groupe familial qui a repris Clestra fin 2022, s'y était, selon eux, engagé.

Les échanges avec les dirigeants de l'entreprise ont été "très tendus", a indiqué la CGT dans un communiqué.

Ils ont mis en avant "la situation catastrophique" de l'entreprise, avec une trésorerie "qui peut encore tenir jusqu'à la fin du mois" et "un risque de faillite", a expliqué à l'AFP Amar Ladraa, élu CGT du CSE, présent à la table ronde et selon lequel la grève se poursuit.

Les représentants de l'Etat, qui "souhaitent un accord de paix sociale dans les plus brefs délais", ont "demandé à la direction de formaliser par écrit les conditions de reprise de l'activité et, à nous, de leur envoyer nos revendications", a indiqué le syndicaliste.

Des discussions "bilatérales" vendredi

Selon Amar Ladraa, "le cabinet du ministère" de l'Industrie a indiqué aux élus du CSE que de nouvelles discussions auraient lieu vendredi, cette fois des "bilatérales" entre d'un côté l'Etat et la direction, et de l'autre, l'Etat et le CSE.

Ce nouveau round de discussions pourrait "déboucher sur une seconde table ronde", a-t-il ajouté, jugeant "urgent de trouver une issue au conflit", avec des grévistes sans salaires depuis début juillet.

"Nous n'avons pas connaissance de l'organisation de réunions bilatérales à ce stade", a toutefois indiqué la direction à l'AFP. "La Dire va demander au CSE les revendications des salariés grévistes et des précisions aux deux parties", a-t-elle ajouté.

Mercredi, les grévistes recevront le soutien de plusieurs députés LFI, dont Mathilde Panot, cheffe des Insoumis à l'Assemblée. Fin août, la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet et le secrétaire national du PCF Fabien Roussel étaient venus les rencontrer.

E.R. avec AFP