Grand Est: dans quels métiers seront les postes à pourvoir jusqu'en 2030?

Strasbourg, vue de la Cathédrale. - Wikimedia Commons
Près de 2 millions de personnes étaient en emploi en 2019 dans le Grand Est, soit 8% à l'échelle nationale. La région est peu dynamique en termes d'emploi et cela ne devrait pas s'améliorer avec une contraction de 1% dans la décennie à venir.
D'après la dernière étude de la direction de l'animation, de la recherche, des études et des statistiques (Dares), un léger déséquilibre entre les besoins de recrutement et les ressources de main d'oeuvre sur la période 2019-2030 va se profiler dans la région. Il sera égal à 3%.
La région est principalement sujette aux départs de fin de carrière. Ils y sont proportionnellement nombreux avec 30%, contre 28% à l'échelle nationale. À contrario, la part de jeunes débutants à débuter leur carrière pour occuper ces postes est légèrement supérieure à la moyenne nationale, soit 28% contre 27%. Des chiffres qui s'expliquent par le nombre important d'étudiants dans la région.
"Les besoins de recrutement seraient accentués par les sorties nettes des travailleurs résidents (2 % de l’emploi de 2019)", explique la Dares.
"Les postes non pourvus par les jeunes débutants dans la région représenteraient 3% de l’emploi actuel de Grand Est", ajoute-t-elle. Ces postes devront être comblés par les sorties du chômage, les reprises d'activité ou avec des immigrants qui ne sont pas prise en compte par cette étude.
D'importants besoin de recrutement pour les agents d'entretien et aides à domicile
D'ici 2030, certaines professions seront créatrices d'emplois; à savoir les métiers d'ingénieurs, de cadres du privé, et les secteurs de l'aide et de soin. L'organisme estime notamment une création de plus de 8000 emplois chez les aides-soignants notamment, "d'ampleur comparable à la moyenne métropolitaine", précise la Dares.
Les créations d'emplois pour les cadres du privé sont toutefois inférieures à la moyenne nationale, "traduisant la part décroissante de la région dans ces professions par le passé".
Cependant, ces métiers créateurs d'emplois ne seront pas forcément ceux qui auront les plus gros besoins de recrutement, d'ici 2030. Par exemple, 40.000 postes seront à pourvoir pour les agents d'entretien, 23.000 pour les aides à domicile ou encore 23.000 pour les conducteurs de véhicule.
D'autres secteurs seront aussi en tension comme les métiers d'ouvriers qualifiés de la manutention (22.000 besoins de recrutement).
"Certains d’entre eux, comme les agents d’entretien, les enseignants ou les conducteurs de véhicules sont peu dynamiques en termes d’emploi mais leurs départs en fin de carrière devraient être très nombreux dans la décennie à venir", explique l'organisme.
Et dans d'autres professions, ces besoins seront amplifiés par des créations de postes et des départs à la retraite.
Des métiers déséquilibrés qui attirent peu les débutants
Les métiers qui auront des difficultés de recrutement d'ici 2030 sont souvent équivalents à ceux qui ont de gros besoins de recrutement dans le Grand Est.
La majorité de ces métiers -hors administration publique- sont déjà en forte tension sur le marché du travail, à l'exception des ouvriers qualifiés de la manutention et des agents d'entretien. Ces secteurs ne sont pas en difficulté aujourd'hui dans le Grand Est mais leur déséquilibre pourrait en créer l'apparition.
"Peu de jeunes débutants rejoignent ces métiers plutôt exercés en seconde partie de carrière", explique la Dares. "Ces déséquilibres pourraient de surcroît être accentués par le travail transfrontalier, les pays voisins aux plus fortes rémunérations, en particulier le Luxembourg francophone, attirant de nombreux actifs du Grand Est", conclut l'organisme rattaché au ministère du Travail.