Grand Est: accusé d'agressions sexuelles, Christian Debève fait un retour critiqué au conseil régional
C'est une rentrée polémique pour les élus du conseil régional du Grand Est. Une partie de l'opposition dénonce depuis lundi le retour dans l'hémicycle du conseiller mulhousien Christian Debève.
L'élu est visé par une instruction judiciaire pour tentative de viol et agressions sexuelles sur une de ses collègues, mais a été autorisé à réintégrer l'assemblée par le président régional Franck Leroy.
"J'avais peur de tomber sur lui"
Une rentrée difficile à vivre pour la victime présumée de Christian Debève qui a porté plainte il y a quelques mois contre lui. Elle a aujourd'hui le sentiment que les victimes ne sont pas respectées.
"Lundi, j'étais toute la journée en réunion. À chaque fois que je sortais d'une pièce, j'avais peur de tomber sur lui", raconte-t-elle à BFM Alsace. Se retrouver dans le même bâtiment que son agresseur, c'est très difficile."
Aux côtés de la victime présumée, les élus écologistes critiquent ouvertement cette décision du président. "On s'attendait à une prise de position qui permette d'apaiser les relations entre tous les membres du conseil régional Grand Est", avoue Caroline Reys, conseillère régionale Grand Est du groupe Les Écologistes.
"On s'attendait à ne pas avoir à traiter à cette question-là mais à s'attaquer à nos dossiers puisqu'ils sont nombreux en cette période de rentrée", continue-t-elle.
"Tout se passe comme si de rien n'était"
"S'il y a polémique, c'est Monsieur Debève qui en est à l'origine", poursuit l'élue écologiste. "S'il n'avait pas choisi de lui-même de reprendre ses responsabilités, il n'y aurait pas eu toutes ces polémiques."
Le groupe écologiste reproche également un mauvais signal envoyé à toutes les victimes, et plus largement à toutes les femmes, de la part du président.
"Franck Leroy aurait pu éviter d'affliger à cette femme une seconde violence", estime la présidente du groupe Éliane Romani auprès de BFM Alsace. "Tout se passe comme si de rien n'était, comme s'il n'avait aucune considération pour la parole de cette femme."
Caroline Reys ajoute: "ce que nous espérons surtout, c'est que la plaignante et les victimes présumées concernées puissent, elles, retrouver une ambiance de travail et des conditions d'exercice de leurs mandats sereines."
Le président du Grand Est Franck Leroy a expliqué "ne pas souhaiter commenter sur une affaire en cours". Christian Debève, quant à lui, n'a pas répondu à nos sollicitations.