"Elles rentrent dans la maison": les habitants de Petit-Landau envahis par des fourmis exotiques

Photo de fourmis (image d'illustration) - Pixabay
À Petit-Landau dans le Haut-Rhin, les fourmis Tapinoma sont déjà présentes par millions. Cette espèce exotique, inoffensive pour l'homme, grouille sous les yeux des habitants depuis déjà plusieurs années, au point d'envahir les jardins et certaines portions d'habitations.
Antoine, dit être "l'un des premiers" à s'en être aperçu. "Au début, on les voit dans le jardin, ça ne dérangeait pas trop. Ensuite, elles viennent dans l'entrée, montent le long des jambes, on s'en débarrasse et puis avec le temps elles pénètrent dans la maison", raconte à BFM Alsace cet enfant du village, installé à Petit-Landau depuis 48 ans.
Pourtant, il semble que la mairie n'ait été informée que très récemment du phénomène. "J'ai découvert lundi le nom de cette espèce", assure la maire Carole Talleux (sans étiquette), qui dit se tenir "à la disposition des habitants" pour trouver une solution.
"On attend maintenant des réponses pour savoir comme agir", poursuit l'édile, indiquant avoir averti les autorités compétences comme la préfecture, l'Office Française de la Biodiversité, et la Direction départementale des Territoires.
"Elles sont toujours à la recherche de nourriture"
De couleur brune, les fourmis Tapinoma apprécient les climats chaud et ensoleillé. En dehors de la nature, elles sont aussi aptes à exploiter les environnements urbains, en trouvant abondamment de la nourriture dans les foyers et des sites de nidification.
Une donnée qui n'avait sûrement pas échappé aux habitants de Petit-Landau. "Tous les matins en sortant du lit, il faut nettoyer la cuisine (...) Elles sont toujours à la recherche de nourriture!", peste Antoine.
"Elles avaient trouvé un passage pour entrer dans le lave-vaisselle et elles mangeaient les restes de nourriture qui étaient restés sur les assiettes", se souvient Antoine.
À quelques pâtés de maisons, le potager de Béatrice, habitante du Petit-Landau depuis une cinquantaine d'années, a été colonisé par les fourmis l'an passé. "Elles avaient envahi les aubergines", raconte-t-elle, sans oublier les pareterres de fleurs. Malgré tout, la riveraine s'estime chanceuse, les fourmis n'ont pas élu domicile dans sa propriété, "de temps en temps une colonne se forme sur le mur, mais elles ne rentrent pas dans la maison pour le moment".
Seul désagrément pour Béatrice, l'odeur que dégagent les petits insectes. "Il y en a beaucoup trop et elles sentent mauvais quand on les écrase", se plaint la riveraine. Selon un rapport de la Direction régionale de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Forêt, les fourmis Tapinoma sont en effet reconnaissables à leur odeur de "beurre rance", bien connue par les spécialistes. "C'est gênant, mais on vit avec quand même", ajoute Béatrice, qui se dit "résignée".
Pas de risque sanitaire
Bien que la situation ne soit pas catastrophique, elle nécessite des mesures préventives. Les habitants ont d'ores et déjà échangé des idées sur des solutions potentielles, comme l'utilisation de citron ou de pesticides, mais aucune ne semble pour l'instant pérenne. "Tout le monde y va un peu de son poison, observe André Astric, entomologue amateur, spécialiste des fourmis. Les stratégies de lutte ne sont pas encore bien établies et les conclusions sont aussi dispersées".
Dans l'attente de l'expertise des spécialistes pour établir un plan d'action, "il n'y a pas de risque pour la santé publique, précise la maire. Nous ne sommes pas dans un phénomène invasif au point de ne peut plus mettre le nez dehors".