Bas-Rhin: une centaine de tortues cistudes réintroduites dans un marais de Lauterbourg

Le 11/10/2022 à 13h56

Depuis une dizaine d'années, 500 tortues cistudes ont été réintroduites en milieu naturel.

Disparues depuis des dizaines d'années, les tortues cistudes font progressivement leur retour dans les zones humides d'Alsace. Une centaine de ces petits reptiles ont récemment été relâchés dans un marais de Lauterbourg, dans le Bas-Rhin.

Une réintroduction dans le cadre d'un vaste programme européen de préservation des espèces menacées.

Elles pourront vivre jusqu'à 60 ans

Avant d'être relâchées dans la nature, ces petites tortues, nées en captivité, ont passé deux à quatre ans dans un parc animalier. Une période qui leur a permis de grandir, pour s'assurer qu'elles seront capables de survivre par elles-mêmes en milieu naturel.

"Elles vont avoir des carapaces qui seront plus solides, ce qui va leur permettre de pouvoir mieux supporter ce qui pourrait leur arriver", explique Anthony Kohler, directeur zoologique du parc de Sainte-Croix, qui participe au programme européen d'élevage pour les espèces menacées.

Pour le moment, les tortues cistudes ont été déposées dans un bassin d'acclimatation grillagé sur le site du Woerr, afin de les protéger contre les renards et autres prédateurs. Au final, seules 25% des tortues réintroduites survivront.

Au bout de six mois passés dans le bassin d'acclimatation, elles seront relâchées dans la gravière de Lauterbourg, où elles pourront vivre jusqu'à 60 ans.

500 tortues réintroduites depuis une dizaine d'années

La protection et la réintroduction des tortues cistudes font partie de plusieurs projets de la Collectivité européenne d'Alsace, de parcs animaliers et de réserves naturelles de la région.

"La tortue cistude, espèce menacée, a été l'une des victimes de la destruction des zones humides dans l'Est de la France au XIXème siècle", explique la Collectivité européenne d'Alsace sur son site internet.

"L’Alsace est a priori une région qui n’est pas forcément très favorable à cette tortue, qui est plutôt méditerranéenne", confirme Jean-Yves Georges, chercheur au CNRS, au micro de BFM Alsace. "Donc on peut se satisfaire d’avoir cette survie" de 25% des tortues relâchées dans la région."

Les scientifiques ont également des preuves de la reproduction des tortues cistudes à Lauterbourg. "L'important, c'est que la reproduction soit capable de compenser la mortalité", conclut Jean-Yves Georges.