Var: deux membres du grand banditisme marseillais déférés pour tentative d'extorsion au Revest-les-Eaux

Des policiers de la police judiciaire. (Image d'illustration) - Denis Charlet
Deux membres du grand banditisme marseillais ont été interpellés mardi 11 mars au sein de la prison où ils se trouvaient pour des faits de tentative d'extorsion, a appris BFM Toulon Var de source policière.
Les deux hommes, âgés de 61 et 56 ans, sont accusés d'avoir pénétré, le 9 janvier dernier, au domicile d’un nonagénaire situé chemin des châteaux d’eau au Revest-les-Eaux. Les faits avaient nécessité l’intervention des forces de l’ordre.
Une intrusion violente déjouée par un dispositif d’alarme
La victime a expliqué que, alors qu’elle s’apprêtait à sortir sa voiture du garage, un homme portant un bas nylon sur la tête et armé d’un revolver s’est approché. L’homme lui a demandé de l’argent, l'attrapant fermement par le visage, tandis qu’un complice est resté en retrait, hors de son champ de vision.
Sous la menace d'une arme, le nonagénaire a été escorté jusqu’à l'intérieur du domicile pour qu'il puisse récupérer l'argent.
Toutefois, il a réussi à déclencher un dispositif de sécurité, le mettant aussitôt en contact avec un opérateur via un haut-parleur, ce qui a provoqué la fuite des deux braqueurs. Ces derniers ont pris avec eux le boîtier d’alarme avant de l’abandonner dans le garage.
Une enquête minutieuse qui remonte jusqu'aux auteurs
Les investigations policières, techniques, scientifiques, ainsi que les exploitations de téléphonie et de vidéo-surveillances diligentées ont permis d’identifier les deux suspects.
Les forces de l'ordre ont découvert que les deux mis en cause, membres du grand banditisme marseillais, se trouvaient actuellement détenus pour d'autres affaires criminelles, notamment une tentative d’assassinat commise peu après les faits.
Le 11 mars au matin, la police judiciaire du Var, renforcée par d’autres effectifs, a formé deux cortèges sécurisés distincts pour procéder aux extractions, interpellations et placements en garde à vue des deux mis en cause, l’un à Marseille (Bouches-du-Rhône), l’autre à Valence (Drôme).
L’un des suspects reconnaît les faits, mais minimise son rôle
Lors de son audition, le suspect âgé de 56 ans a reconnu totalement les faits. Il a toutefois tenté de minimiser son rôle, affirmant n’avoir été "que le suiveur". Il a désigné son complice comme étant l’initiateur de l’action criminelle, chargé de l’organisation des modalités et des repérages de l’action criminelle et porteur de l’arme le jour des faits.
Il a également expliqué que le ciblage du nonagénaire était lié à des informations fournies par un contact rencontré par son complice, qui aurait affirmé que la victime détenait 300.000 euros et des lingots d’or à son domicile.
Concernant l’arme utilisée le jour des faits, il a déclaré qu’il s’agissait de celle retrouvée lors d’une récente perquisition à leur domicile commun. En effet, il était hébergé par le cerveau de l'affaire depuis leurs sorties de prison où ils s'étaient rencontrés.
Il a enfin précisé être en grève de la faim depuis plusieurs jours, afin d’être changé d’établissement pénitentiaire, de peur des menaces de mort dans sa prison, à l’instigation de l''autre suspect sexagénaire, qui lui reprocherait ses dires au cours de procédures criminelles distinctes, alors qu'une interdiction pour les deux protagonistes d’entrer en contact a été prise.
Les deux hommes renvoyés devant la justice
De son côté, le second suspect a nié en bloc sa participation aux faits. Refusant d’apporter la moindre explication, il a déclaré ignorer totalement cette affaire qualifiant d’"impossible" le fait que son ADN ait été trouvé sur les lieux.
Il a même émis l'hypothèse que l'autre suspect aurait délibérément placé des vêtements lui appartenant sur place afin de l’incriminer.
Après une prolongation de leur garde à vue, les deux suspects ont été déférés le 12 mars devant le parquet de Toulon. Ils seront présentés au juge des libertés et de la détention en vue d’une comparution à délai différé pour tentative d’extorsion avec incapacité totale de travail de moins de 8 jours et association de malfaiteurs.