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Draguignan: 20 ans requis contre le père accusé d'avoir violé et livré à des inconnus sa fille adoptive

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Le parquet de Draguignan a requis une peine de 20 ans de réclusion criminelle à l'encontre de l'homme, père adoptif de la victime. Depuis plusieurs jours, il est jugé pour avoir violé et livré sa fille a des inconnus pendant plusieurs années.

C'était une peine attendue. Ce vendredi 22 novembre, le parquet de Draguignan a requis 20 ans de réclusion criminelle à l'encontre du père adoptif d'une adolescente, jugé aux assises pour avoir violé et livré sa fille à des inconnus pendant plus années dans le Var. Qui plus est, le procureur a requis également le retrait "total" de l’autorité parentale sur la fratrie de la victime.

16 ans requis contre l'autre accusé

Une peine de 16 ans de réclusion contre le second accusé, âgé de 70 ans et jugé pour viol en réunion avec mandat de dépôt, a également été requise. Le verdict est attendu ce vendredi soir en fin d'après-midi.

Les deux hommes sont jugés depuis ce mercredi 20 novembre. Julien B., homme de 38 ans est le père adoptif de la victime et principal accusé au procès. L'histoire débute au mois d'août 2021 lorsqu'un passant, qui croise la jeune fille en pleurs et en panique dans la rue, donne l'alerte.

Ce jour-là, alors âgée de 15 ans, elle affirme avoir été violée à plusieurs reprises par son père adoptif depuis l'âge de 13 ans. Les deux sont auditionnés par la suite et la jeune victime avoue avoir eu des relations sexuelles, depuis deux ou trois ans, avec son père. Elle explique même avoir dû avorter en décembre 2020.

Devant les gendarmes, c'est une jeune fille totalement sous l'emprise de son père qui explique être "amoureuse de lui". Entendu aussi, Julien B., reconnaît les faits.

Des photos et vidéos des viols

Au fur et à mesure de l'enquête, les témoignages s'étoffent. La jeune adolescente explique aux gendarmes avoir été contrainte, par son père, à avoir des relations sexuelles avec des inconnus. Des hommes "recrutés" sur un site dédié à la pratique du libertinage. L'homme les présentait comme un "jeune couple" à la "recherche d'aventures".

Une fois sur place, Julien B. bandait les yeux de sa fille, filmait, prenait des photos, pendant les viols. Des faits se sont déroulés à Salernes, Cavalaire-sur-Mer, Cogolin ou encore Grimaud entre 2019 et 2021. Il y aurait eu au moins cinq ou six agresseurs potentiels dans cette affaire.

Elle assure aux gendarmes n’avoir jamais consenti à de tels actes. Son père lui, prétend qu'il s'agissait en réalité de "son fantasme". Après des perquisitions, les vidéos et les photos sont découvertes.

Les gendarmes décrivent "des viols qui montrent la détresse extrême de la victime, parfois en pleurs, tremblante, complétement sous l’emprise".

Retranscrites à l'audience ce mercredi, ces vidéos montre les deux accusés insultant la jeune fille, la forçant à changer de position ou encore à "ouvrir la bouche".

Un écho avec les viols de Mazan

L'affaire jugée à Draguignan n'est pas sans rappelée celle des viols de Mazan, dont le procès historique se tient depuis plusieurs semaines devant la cour criminelle de Vaucluse. Pendant une décennie, Gisèle Pélicot, a été droguée par son mari et violée par des dizaines d'inconnus recrutés sur internet.

"Dans le procès de Mazan, vous avez quelqu'un qui n'est pas en état de manifester son consentement. Là vous avez une très jeune fille, qui de par son âge et sa soumission à son père, n'est pas en état de manifester son quelconque consentement", pointe Me Virginie Pin, avocate au barreau de Toulon au micro de BFM Toulon Var.

Elle note également des ressemblances entre les témoignages des accusés de Draguignan et ceux de Mazan.

"Effectivement, quand je vois l'autre homme, accusé d'avoir participé à des jeux sexuels qui dit 'c'était normal, ils étaient d'accord', ça me fait penser au procès des viols de Mazan et de tous ces hommes qui ont dit qu'ils ne voyaient pas le problème puisqu'il était d'accord et tous les deux avaient l'air d'accord", ajoute-t-il.

Laury Holste avec Martin Regley