Un influenceur sur quatre se dit victime de cyberharcèlement, selon une étude

Des personnalités particulièrement exposées, surtout lorsqu'elles sont jeunes. Selon une étude de l'agence d'influence marketing Reech publiée ce mardi 5 mars, un influenceur de moins de 30 ans sur trois (34%) se dit victime de cyberharcèlement.
Un chiffre qui tombe à 18% chez les plus de 30 ans, selon cette étude basée sur un questionnaire soumis en décembre 2023 à 1.268 créateurs de contenus. Au total, ce sont 24% des créateurs de contenus qui disent avoir personnellement été confrontés au cyberharcèlement.
Des différences selon le genre
"Contrairement à ce qu’on aurait pu attendre, les hommes se déclarent plus harcelés que les femmes (30% contre 22%)", note Reech. Un chiffre qui peut toutefois cacher d'autres inégalités. Selon une étude du Pew Research Center, les hommes américains "sont un peu plus susceptibles que les femmes de déclarer avoir subi une forme quelconque de harcèlement en ligne (43 % contre 38 %), mais des proportions similaires d'hommes et de femmes ont été confrontées à des formes plus graves de ce type d'abus".
D'après l'étude ce centre de recherche américain publiée en janvier 2021, les femmes sont par exemple plus nombreuses que les hommes à déclarer avoir été harcelées sexuellement en ligne (16 % contre 5 %). C'est, là aussi, particulièrement le cas chez les plus jeunes: "33 % des femmes de moins de 35 ans déclarent avoir été victimes de harcèlement sexuel en ligne, contre 11 % des hommes de moins de 35 ans".
Une demande de réactivité de la part des plateformes
De nombreux influenceurs ont déjà évoqué le cyberharcèlement dont ils sont victimes. Lena Situations, très régulièrement ciblée par des vagues de haine, a par exemple plusieurs fois dénoncé ce phénomène.
"Je n'en suis pas à mon premier 'top tweet'. Ça fait déjà quelques années, je dirais qu'à partir du moment où ma relation de couple a été publique, ça m'(est arrivé) à peu près une fois par mois", estimait-elle dans son podcast Canapé six places en février. "Si je continue de vivre publiquement, de faire des interviews, mon podcast, ça peut m'arriver une fois par semaine", ajoutait l'influenceuse, pointant le caractère sexiste de nombreux commentaires qui la critiquent sur son physique ou sur son couple.
Parmi les pistes contre le cyberharcèlement les plus citées par les créateurs dans l'étude de Reech figurent une demande de réactivité de la part des plateformes lorsque des cas sont déclarés, la nécessité de faciliter le dépôt de plainte et un durcissement des sanctions.
Le cyberharcèlement désigne le fait "de tenir des propos ou d'avoir des comportements répétés" en ligne "ayant pour but ou effet une dégradation des conditions de vie de la victime", selon le site service-public.fr. "La fréquence des propos et leur teneur insultante, obscène ou menaçante" constituent le harcèlement. La peine encourue pour un auteur majeur, sur une victime de plus de 15 ans, est de deux ans de prison et 30.000 euros d'amende.
Un numéro vert dédié au cyberharcèlement
En cas de cyberharcèlement, vous pouvez composer le 3018. Ce numéro est joignable du lundi au samedi de 9h00 à 20h00.