TOUT COMPRENDRE. Comment fonctionne l'application européenne pour vérifier l'âge des internautes

Protéger les mineurs des contenus dangereux. C'est l'objectif de la Commission européenne. Ce lundi 14 juillet, l'institution a annoncé le lancement d'une application pour vérifier l'âge des utilisateurs sur internet.
L'outil permettra aux internautes de prouver facilement qu'ils ont plus de 18 ans lorsqu'ils accèdent à des contenus en ligne réservés aux adultes. Mais comment fonctionne concrètement cette application?
Quels pays vont tester le dispositif?
Pour le moment, l'outil, qui n'a pas de nom précis, est en phase de test dans cinq pays européens. Sans surprise, la France et l'Espagne, qui réclamaient depuis longtemps une solution efficace pour contrôler l'âge des internautes, font partie des premiers pays à accéder à cet outil. La Grèce, le Danemark et l'Italie complètent la liste des premiers testeurs.
Emmanuel Macron a ainsi salué sur X, ex-Twitter, "une victoire pour la protection de nos enfants". "Je m’y suis engagé : la France sera au rendez-vous !", a assuré le chef de l'État.
Quels sites et applications seront concernés?
En parallèle de cet outil, la Commission européenne a dévoilé les lignes directrices pour interpréter les obligations, parfois très génériques, de l'article 28 du Digital Service Act. Résultat, la vérification d'âge stricte devient obligatoire pour les plateformes "à haut risque". C'est donc le cas pour les sites pornographiques, les sites de vente d'alcool ou encore les plateformes de jeux d'argent.
Pour vérifier l'âge des internautes, tous ces sites devront donc passer par des tiers de confiance capables de vérifier un document officiel, comme l'outil de la Commission européenne.
Mais l'application pourrait également servir pour d'autres plateformes, comme les réseaux sociaux. En effet, de nombreux pays européens, dont la France, cherchent à réguler l'accès aux mineurs de Tiktok, Instagram ou encore Snapchat aux moins de 13 ou 15 ans.
Comment fonctionne l'application?
L'outil mis à disposition est un prototype. Les pays pourront l’intégrer directement dans leur propre application nationale d’identification ou créer une application indépendante. Par exemple, en France, l'outil pourra facilement s'intégrer à France Identité, qui se chargera ensuite de constater si un utilisateur à l'âge requis pour accéder à certains sites.
Dans les deux cas, le principe est le même. Une page s'ouvre au moment d'accéder à un site pornographique ou à un réseau social. Les utilisateurs devront alors se rendre sur l'application. Au préalable, l'internaute aura renseigné son âge avec un document d'identité à photographier en guise de preuve. Si l'âge requis est validé, l'application envoie une confirmation au site. L'utilisateur pourra ensuite naviguer librement.
L'outil s'adapte également aux législations en vigueur dans chaque Etat membre. Ainsi la France, qui a fixé la majorité numérique à 15 ans, ne devra pas s'adapter à celle de l'Espagne (16 ans) ou à celle de l'Allemagne (13 ans).
Est-ce respectueux de la vie privée?
La Commission l'assure: "les utilisateurs garderont le contrôle total de toute autre information personnelle, comme l’âge exact ou leur identité". Les informations personnelles des internautes, comme le nom ou le prénom et l'âge, ne seront pas directement envoyées au site visité. Seule une confirmation que l'internaute est majeur sera transmise par l'application, qui joue le rôle d'intermédiaire.
De leur côté, les autorités n'auront pas non plus accès à l'identité des utilisateurs ou à leur historique de navigation.
Quand cette application sera-t-elle disponible?
Pour le moment, l'application est en phase de test. Les 5 pays test pourront se saisir de l'outil dans les mois qui viennent, avant un déploiement plus large début 2026.