Vérification d'âge et protection des mineurs sur internet: quels pays l'imposent déjà?

Dans les prochains mois, la France, l'Espagne, le Danemark, l'Italie et la Grèce vont être en mesure de proposer une application permettant de vérifier l'âge des utilisateurs. Un outil qui pourra s'intégrer à ceux déjà existants, comme France Identité, et qui se chargera de constater si un utilisateur à l'âge requis pour accéder à certains sites, notamment pornographiques.
Une mesure qui place l'Union européenne en pionnière dans la vérification d'âge, avec la garantie de "contrôle total de toute autre information personnelle." Car en dehors du vieux continent, les pays ne sont pas nombreux à proposer une solution.
A l'étranger, la vérification d'âge n'empêche pas les abus
Des mesures ont été prises, par exemple, dans l'Utah, un état américain qui a imposé à Google et Apple de vérifier l'âge des utilisateurs - une mesure encore loin d'être appliquée à ce stade. Pour télécharger une app, iOS et Android doivent être en mesure de savoir l'âge de son utilisateur directement au moment de l'installation. Jusqu'ici, aucun système n'a encore été déployé. Aux Etats-Unis, une douzaine de projets du même genre et dans différents états sont en discussion.
En Australie aussi, dès la fin de l'année 2025, on imposera aux acteurs du net cette nécessité, notamment pour parcourir les réseaux sociaux ou utiliser un moteur de recherche. Mais là encore, tout reste à faire. L'Australie n'a en effet pas précisé les détails de sa mesure, notamment quel outil sera utilisé pour la vérification.
C'est en Asie que l'on trouve des exemples plus concrets. Le premier est la Corée du Sud. Cherchant à réduire drastiquement le temps de jeu des utilisateurs mineurs, le pays disposait d'un "couvre-feu numérique" jusqu'en fin d'année 2021. La loi fut abandonnée dix ans après son introduction en raison de son manque d'efficacité.
En Chine, le régime a pris des mesures bien plus radicales, essentiellement possibles grâce à ses outils de contrôle de la population. Grâce à une pièce d'identité ou une application comme Wechat, les mineurs sont identifiés et voient leur temps de jeu être limité à trois heures par semaine. Certains jeux ou fonctionnalités sont restreints, voire interdits. La Chine impose également dans certains cas une identification du visage.
Dans une étude diffusée par l'université de Budapest, il apparaît néanmoins que ces mesures restrictives n'ont pas véritablement prouver leur intérêt. En cause, selon la chercheuse Orsolya Kiraly, "des joueurs qui cherchent à contourner les règles" et "des entreprises qui ne les appliquent pas très bien." Si les géants du jeu en ligne chinois cherchent à éviter les foudres des autorités, les plus petits acteurs, eux, sont souvent confrontés à leur propre limitation de ressources pour des contrôles stricts.
Avec sa future application, qui n’est pour l’instant qu’un test à grande échelle, l’Union européenne souhaite donc proposer un socle commun. Pour autant, les exemples de réussite sont rares — pour ne pas dire inexistants — et posent question sur l’avenir d’un projet à moyen terme voulu par le gouvernement: l’interdiction des réseaux sociaux aux mineurs de moins de 15 ans.