Pourquoi le prix des smartphones Android risque d'augmenter

Google a proposé de modifier les conditions d'utilisation d'Android. - JOSH EDELSON / AFP
Google s’adapte aux sanctions européennes. Trois mois après avoir écopé d’une amende de 4,3 milliards d’euros pour abus de position dominante sur son système d’exploitation mobile, l’entreprise américaine a présenté ce lundi des modifications des conditions d’utilisation d’Android en Europe.
Ces dernières s’adressent essentiellement aux fabricants et visent à répondre aux critiques formulées par la Commission européenne. Les autorités reprochent à Google d'entraver la concurrence avec Android, qui équipe plus de 80% des smartphones dans le monde.
En ligne de mire, l'obligation, pour les fabricants de smartphones sous Android, de proposer par défaut le moteur de recherche de Google et de son navigateur Chrome s'ils souhaitent offrir Google Play, le magasin d'applications, et d'autres applications propriétaires telles que Gmail ou YouTube. La Commission européenne reproche également à Google de consentir à des "incitations financières importantes" envers les plus importants fabricants de smartphones -à l'instar de Huawei, second vendeur en Europe- pour "préinstaller exclusivement Google Search sur leurs appareils".
Un "nouvel accord de licence payante"
En réponse à ces critiques, et dans l'attente des résultats de sa procédure d'appel, Google a accepté le principe que les constructeurs puissent n'installer ni son moteur de recherche ni son navigateur Chrome sur leurs appareils pour proposer Google Play ou Maps.
Revers de la médaille, un "nouvel accord de licence payante" sera défini pour préinstaller les applications mobiles de Google sans nécessairement embarquer son moteur de recherche et son navigateur Chrome. En effet, l'entreprise explique compenser les coûts de développement d'Android au travers de l'exploitation de ses applications et autres services, utilisés sur les smartphones de ses partenaires.
Les fabricants devront ainsi verser de l'argent à Google dans l'éventualité où ils souhaiteraient proposer par défaut des services concurrents dans la recherche Internet, tels que le français Qwant. Et cela pourrait s'en ressentir sur le prix des smartphones proposés, pour compenser ces coûts supplémentaires.
Autre modification apportée par Google: dès le 29 octobre, les partenaires de l'entreprise pourront construire des smartphones fonctionnant sous des versions alternatives d'Android, en continuant néanmoins à distribuer les applications les plus populaires de Google. Seuls les Etats membres de l'UE sont concernés par l'ensemble de ces mesures.