Pour revenir en Chine, Google prépare un moteur de recherche conforme à la censure

Le moteur de recherche de Google n'est plus accessible en Chine depuis 2010. - LOIC VENANCE / AFP
Pour reprendre ses marques en Chine, Google semble prêt à courber l'échine. The Intercept révèle qu’après avoir été interdit pendant des années en Chine, le groupe américain pourrait lancer un moteur de recherche sélectif, amené à censurer les contenus interdits dans le pays. Ainsi des sites et termes de recherche associés aux droits fondamentaux, aux recherches académiques, à la religion ou encore aux mouvements sociaux et manifestations.
Le projet confidentiel, qui porte le nom de "Dragonfly", est sur les rails depuis plus d'un an. D'après des document récupérés par The Intercept, il interdirait l'accès à des contenus du New York Times, de la BBC ou encore de Wikipédia. Les sites interdits seraient supprimés de la première page des résultats. La censure officierait également sur Google images, mais aussi sur les suggestions de recherche Google, dont l'autocomplétion.
Un lancement sous neuf mois
"Nous fournissons un certain nombre d’applications mobiles à la Chine, tels que Google Translate et Files Go, nous travaillons avec les développeurs chinois et avons réalisé des investissements significatifs dans des entreprises chinoises, telles que JD.com. Mais nous ne faisons aucun commentaire à propos de spéculations sur de futurs projets", s'est contenté de répondre Google à Bloomberg. Une source interne a néanmoins confirmé à Vice News l'existence du projet. Au sein de Google, seules quelques centaines d'employés (sur 88.000) en auraient eu vent. Cette version spécifique de son moteur de recherche pourrait être lancée d'ici six à neuf mois, en fonction de la rapidité de son approbation par le gouvernement.
Les internautes chinois ne peuvent plus utiliser le premier moteur de recherche mondial depuis 2010. Ils se sont rabattus sur les champions nationaux tels que Baidu. Ces moteurs de recherche appliquent, eux aussi, la censure imposée par le gouvernement. De manière générale, la Chine donne du fil à retordre aux géants des nouvelles technologies. Depuis juillet dernier, Apple a cessé la vente de VPN aux internautes chinois, l'un des rares outils à permettre de contourner la censure imposée par le gouvernement.