Etats-Unis: en Virginie, publier un montage pornographique devient criminel

- - JUNG Yeon-Je / AFP
Si la pratique du "evenge porn" - publication de contenus pornographiques en ligne pour se venger d’un ancien compagnon ou d’une ancienne compagne - est déjà punie par le droit français comme américain, les autorités sont confrontées à un nouveau défi: l’apparition des “deep fake”. Ces vidéos modifiées grâce à une intelligence artificielle répliquent des expressions faciales et des voix à la perfection. De telles séquences permettent à des spécialistes de créer de toutes pièces des déclarations de personnes publiques, comme Donald Trump ou Mark Zuckerberg.
A des fins de "revenge porn", la création de "deep fake" vient d’être interdite par l’Etat de Virginie, aux Etats-Unis.
Un sujet encore discret en France
Depuis ce lundi 1er juillet, publier un montage photo ou vidéo à consonance pornographique et mettant en scène une personne sans son consentement est puni d’un an de prison et de 2.500 dollars d’amende, l’équivalent de 2.200 euros, comme le rapporte le site américain Ars Technica.
La Virginie est le premier Etat américain à viser directement la création et la publication de “deep fake”. A partir du 1er septembre prochain, le Texas punira également cette pratique. Mais le texte vise cette fois les fausses vidéos à caractère politique.
En France, aucun membre de l'exécutif n’a pour l’heure évoqué une évolution légale pour prendre en compte les “deep fake”. Comme le rappelait Le Figaro ce 1er juillet, un rapport précédant la création de la loi contre les fake news avait évoqué le problème début 2018, sans que le texte voté au mois de décembre ne tienne compte du phénomène.
"Si le visage d’une personnalité publique est ciblé par une vidéo truquée et manipulée volontairement, elle pourra porter plainte pour usurpation d’identité", explique le député LaREM Bruno Studer, rapporteur du texte, au quotidien.
Une solution juridique qui ne prend pas en compte d’éventuelles répercussions politiques, ou la responsabilité des plateformes sur lesquelles ces vidéos sont diffusées.