Ces appels passés sur Skype qui sont écoutés par des prestataires de Microsoft

Certains prestataires de Microsoft écoutent les conversations Skype, dès lors que l'outil de traduction automatique est utilisé. - Skype
Sur Skype, recourir à l'option de traduction automatique des conversations peut valoir une écoute téléphonique. Cette fonctionnalité, lancée en 2015, permet d'obtenir des traductions audio quasi instantanées lors d'appels téléphoniques et vidéo. Pour affiner sa traduction, Microsoft, qui détient Skype, s'en remet à l'intelligence artificielle mais aussi à de petites mains, révèlent des documents transmis au site américain Motherboard par l'un des prestataires de l'entreprise.
Concrètement, le média a pu récupérer des extraits de conversations intimes, mentionnant des problèmes personnels ou encore relationnels. Ces mêmes extraits restent courts, et durent entre cinq et dix secondes. La source de Motherboard a précisé que d'autres extraits, cette fois-ci plus longs, pouvaient également être écoutés.
Si la foire aux questions de Skype Translator précise que Skype peut "collecter et utiliser une conversation pour améliorer les produits et services Microsoft", rien n'indique que des contractants humains puissent être amenés à écouter des fragments audio enregistrés lors de telles conversations.
"Microsoft collecte des données vocales pour fournir et améliorer des services vocaux tels que les services de recherche, de commandes vocales, de dictée ou de traduction", a précisé un porte-parole de Microsoft auprès de Motherboard. "Nous nous efforçons d’être transparents à propos de notre collecte et de notre utilisation des données vocales Microsoft peut obtenir la permission des clients avant de collecter et d’utiliser leurs données vocales."
Skype n'est pas le seul service de Microsoft à analyser des échantillons audio. Des fragments de conversations avec son assistant vocal, Cortana, sont eux aussi écoutés par des travailleurs bien réels. Cette pratique a longtemps été partagée par des concepteurs d'assistants vocaux. Mi-avril, une enquête de Bloomberg révélait que des milliers de salariés d’Amazon étaient chargés d'écouter les conversations des utilisateurs d'Alexa, l'assistant vocal de l'entreprise, parfois à raison de près de neuf heures par jour.
Par la suite, Google et Apple ont également admis avoir recours à des microtravailleurs pour écouter une partie des requêtes enregistrées par leurs assistants vocaux respectifs - Google Assistant et Siri. Le tout afin d'en améliorer la réactivité et la pertinence. Google avait alors précisé ne transcrire et n'utiliser qu'environ 0,2% de tous les clips audio pour améliorer sa technologie de reconnaissance vocale. Apple assure de son côté que toutes les requêtes formulées auprès de Siri sont chiffrées et illisibles. Avant d'annoncer tous deux renoncer à l'écoute des conversations de leurs utilisateurs.