Attaque iranienne: comment les Israéliens ont été alertés sur leur smartphone

Si l'alerte a été levée, Israël a dû faire face dans la nuit du 1er au 2 octobre 2024 à une vaste attaque de missiles en provenance d'Iran. Pour avertir les citoyens de ce bombardement, le commandement du Front intérieur a fait usage d'un système jusqu'ici inédit, et qui permet de se passer d'une application dédiée, révèle le média israélien The Marker.
"Cell broadcast"
Des dizaines de milliers d'utilisateurs de smartphones ont ainsi vu apparaître une notification en provenance des forces de sécurité, les invitant à se cacher dans des abris prévus à cet effet. Une surprise pour nombre d'utilisateurs, alors même qu'ils ne disposaient pas de l'application officielle d'alerte. L'alerte a été envoyée sur les téléphones connectés aux antennes dans les zones concernées par l'attaque.
Israël a en fait activé un système déjà utilisé dans de nombreux pays: le "cell broadcast" (diffusion cellulaire). Le système est simple: les antennes-relais diffusent une alerte, sous forme de notification, à tous les téléphones détectés. Techniquement, il ne s'agit pas de SMS: les fréquences utilisées sont différentes de celles du réseau mobile, afin d'éviter tout engorgement.
De plus, l'outil a la faculté de faire sonner l'appareil même si celui-ci est en silencieux. iOS et Android prennent en charge cette fonctionnalité depuis plusieurs années déjà.
Si ce système vient d'être activé en Israël, il est déjà actif en France depuis plusieurs mois, au niveau local, après de nombreux tests. Par exemple dans des cas de menace terroriste, de catastrophe naturelle, d'incendie ou d'accident industriel. Actif par défaut, le système d'alerte peut être désactivé en fonction du niveau d'alerte (à l'exception du niveau d'alerte 1, qui correspond aux cas "extrêmement graves").
Dans l'Hexagone, ce système reste assujetti à des règles strictes. La Cnil explique ainsi que l'alerte ne doit être qu'en cas de "sauvegarde des intérêts vitaux" et de "l'exécution d'une mission d'intérêt public", puisqu'elle ne nécessite pas le consentement des possesseurs de smartphones.
La dernière utilisation sur notre territoire remonte au printemps dernier, lorsque le gouvernement avait averti un million de Parisiens des restrictions de circulation liées aux Jeux olympiques de Paris 2024. Un usage bien différent des cas d'urgence prévus, qui avait suscité de nombreuses critiques.