"Un libertarisme de plus en plus proche de l’extrême droite": Le Monde annonce son départ de X

"Le Monde fait le choix d’interrompre la publication de ses contenus sur X, tant que ce réseau social fonctionnera ainsi". Il s’agit du dernier message publié (en français et en anglais) sur le compte du journal français, qui a annoncé quitter le réseau social d’Elon Musk ce lundi 20 janvier. Il est accompagné d’un éditorial dans lequel son directeur, Jérôme Fenoglio, explique ce choix.
"Depuis le rachat de celui-ci par Elon Musk, le réseau a été orienté dans une autre direction. Le milliardaire l’a transformé en prolongement de son action politique, un libertarisme de plus en plus proche de l’extrême droite, en instrument de pression qu’il veut exercer sur ses concurrents ou sur les gouvernements sociaux-démocrates européens", déplore Jérôme Fenoglio.
Effets de bord
Selon lui, "ce mélange d’idéologie et de commerce n’a cessé d’invisibiliser Le Monde toujours davantage, comme la plupart des autres médias traditionnels". Raison pour laquelle le journal a réduit "au strict minimum" ses publications sur X depuis un an, avec uniquement un flux automatisé.
"Mais aujourd’hui, l’intensification de l’activisme de Musk, l’officialisation de sa fonction au sein de l’appareil du pouvoir trumpiste, la toxicité croissante des échanges, nous conduisent à considérer que l’utilité de notre présence pèse moins que les nombreux effets de bord subis", explique Jérôme Fenoglio.
Le journal fait en effet cette annonce le jour où Donald Trump, qui a nommé Elon Musk à la tête d’une "Commission à l’efficacité gouvernementale", sera investi. Il a aussi recommandé à ses journalistes de quitter X. Des personnalités politiques ont également choisi ce jour pour abandonner la plateformes. Plusieurs médias, comme Ouest-France ou Sud Ouest ont aussi quitter le réseau social d'Elon Musk il y a quelques mois.
“Nous redoublerons également de vigilance sur plusieurs autres plateformes, en particulier Tiktok et celles de Meta, après les déclarations inquiétantes de Mark Zuckerberg", a fait savoir Jérôme Fenoglio. Cela intervient quelques semaines après que le patron de Meta a fait plusieurs annonces autour de la modération, mettant notamment fin au programme de fact-checking aux États-Unis. Annonces qui ont inquiété de nombreux pays, dont la France.