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Haine en ligne: Elon Musk bien parti pour perdre son bras de fer judiciaire contre une ONG

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Un juge américain a indiquait qu'il pourrait rejeter la demande de procès du réseau social.

Le très médiatisé procès intenté par Elon Musk et X (ex-Twitter) contre le Centre de lutte contre la haine numérique (CCDH) américain pourrait finalement échouer, rapporte l'agence de presse Reuters.

Depuis la fin juillet, la plateforme a attaqué en justice le CCDH qui, selon elle, avait mené une étude "fausse, trompeuse ou les deux". Le réseau social accusait l'ONG de "travailler activement à empêcher la liberté d'expression". Un mois plus tôt, le Centre de lutte contre la haine numérique avait alerté sur les manquements de Twitter en termes de modération, indiquant que 99% des publications haineuses diffusées par des comptes étant abonnés à Twitter Blue n'avaient pas fait l'objet de vérifications.

"Une campagne d'intimidation"

Dans un communiqué, X estimait que ces données étaient fausses, fondées sur une méthodologie inappropriée. Le réseau social assurait que l'association était financée par des concurrents directs à la plateforme ou des gouvernements étrangers. Musk accusait le CCDH d'avoir causé des dommages de plusieurs millions de dollars avec cette "campagne d'intimidation" visant à chasser les annonceurs, indique Reuters.

Auprès du New-York Times, le directeur général du CCDH, Imran Ahmed, avait fustigé que les actions d'Elon Musk représentaient "une tentative éhontée de faire taire les critiques honnêtes et les recherches indépendantes."

Une position qui semble être appuyée par un juge de San Francisco, Charles Breyer. Lors d'une visioconférence avec l'avocat de X pour ce dossier, Jonathan Hawk, le magistrat a souligné que le réseau social n'avait "pas atteint un seuil légal clé pour réclamer des dommages" et qu'il avait "ignoré l'opportunité d'engager une action en diffamation", rapporte le média américain CNN.

"Pour que vous puissiez récupérer un centime sur les dizaines de millions de dollars de dommages que vous affirmez avoir subis, vous devez prouver que le CCDH aurait pu prévoir que les conditions de service de X changeraient", poursuivait le juge.

Un juge encore indécis

En octobre 2022, Elon Musk rachetait Twitter et changeait radicalement le visage du réseau social. Cinq mois après le rachat, plusieurs développeurs annonçaient que 27.000 comptes anciennement bannis en raison de désinformation, harcèlement et discours haineux avaient été réhabilités sur Twitter. Des comptes que le juge Charles Breyer qualifie de "néo-nazis, suprémacistes blancs, misogynes et propagateurs de dangereuses théories du complot".

Jonathan Hawk a défendu la plateforme en indiquant au juge que le CCDH aurait pu quitter X si elle n'aimait pas les changements apportés par Musk.

"Lorsque le CCDH a accepté de rester sur la plateforme, il a accepté les versions de la politique de ses successeurs", a-t-il déclaré selon Reuters.

Selon des propos rapportés par CNN, le juge américain a souligné qu'il pourrait "rejeter les réclamations de X", mais semblait indécis quant à l'opportunité de laisser l'entreprise modifier et déposer à nouveau la plainte.

Willem Gay