Antisémitisme: Twitter refuse de supprimer un message négationniste, avant de changer d’avis

La plateforme a été vivement critiquée par le Mémorial d'Auschwitz, après avoir refusé de supprimer un message antisémite. Le compte de l’auteur a finalement été suspendu.

Twitter une nouvelle fois accusé de fermer les yeux sur l’antisémitisme. Ce 21 août, le Mémorial d'Auschwitz, qui publie régulièrement des portraits de Juifs assassinés lors de l’Holocauste, a regretté l’absence de sanction contre un compte ayant publié un contenu négationniste. En réponse à un message évoquant la mémoire de Renée Kaufman, une Française de 3 ans gazée en 1942, un internaute a répondu par un dessin évoquant “une fable”.

Dans un premier temps, Twitter (désormais baptisé X) a refusé de supprimer le contenu et de sanctionner l’auteur. Et ce en dépit de ses conditions d’utilisation, qui interdisent en théorie le négationnisme. Après la publication d’un message du Mémorial d'Auschwitz critiquant vivement ce choix et vu 1,5 million de fois, la plateforme a finalement supprimé le message et suspendu le compte de son auteur.

Des règles très théoriques

Mais comme le rappelle le Mémorial, la lutte de Twitter contre le négationnisme est encore loin de trouver une application concrète. Ce 22 août au matin, l’institution évoquait un autre message négationniste d’un compte Twitter, cette fois suivi par 100.000 personnes sur la plateforme. Ce même compte a par la suite partagé le message d’un autre utilisateur, évoquant “le narratif de l’Holocauste”, de son côté suivi par 8000 utilisateurs.

Les deux comptes ont pour particularité d’être abonnés à l’offre payante de Twitter. Or une récente étude du Counter for Countering Digital Hate (CCDH) montrait que la plateforme refusait de supprimer l’immense majorité des messages haineux publiés par les utilisateurs qui paient ses services “premium”.

Si les réseaux sociaux comme Twitter et Facebook ont longtemps refusé de sanctionner les contenus négationnistes (autorisés aux Etats-Unis), ils ont revu leur position en 2020.

Avant même le rachat de Twitter par Elon Musk, la plateforme a été attaquée en justice par plusieurs associations antiracistes françaises pour son manque de modération sur les contenus haineux, dont les contenus antisémites et négationnistes. L’entreprise a été définitivement condamnée en mars 2023 pour son manque de transparence sur la modération.

Début 2023, Twitter a également été poursuivi en Allemagne pour son manque de modération liée aux contenus antisémites. Après son rachat de la plateforme, Elon Musk a effectué de nombreux licenciements, notamment au sein du service de modération.

https://twitter.com/GrablyR Raphaël Grably Rédacteur en chef adjoint Tech & Co