Twitter accusé de ne pas supprimer les publications haineuses des comptes abonnés payants

Selon une étude du Counter for Countering Digital Hate (CCDH), un organisme qui surveille la modération et la gestion des contenus haineux en ligne, les comptes Twitter payant un abonnement à Twitter Blue feraient l'objet d'une modération moins regardante.
Pour mener cette étude, publiée le jeudi 1er juin, l'organisme a identifié une centaine de comptes Twitter Blue, payant donc 8 dollars par mois pour accéder à certaines fonctions du réseau social. De ces cent comptes, ils ont signalé tous les tweets à caractère haineux ou allant à l'encontre des règles de modération de la plateforme. L'organisme a ainsi pu constater que 99% des publications concernées n'étaient pourtant pas supprimées, un mois après les signalements.
De plus, les abonnés payant Twitter Blue bénéficient d'une meilleure visibilité sur le réseau social, dont l'algorithme les met en avant. Cela vaut autant dans le fil d'actualité général que dans les réponses aux tweets. "Dans l'exemple d'un thread contenant une centaine de tweets venant de comptes non abonnés, les réponses apparaissant en premier étaient celles venant d'un compte Twitter Blue appelant à la violence envers les migrants", constate le rapport.
Des propos explicitement haineux
Quant aux contenus des tweets en question, ils ne laissent aucune place au doute quant à leur nécessité d'être supprimés: ils contiennent des propos explicitement racistes, homophobes, antisémites ou encore nazis. Le Center for Countering Digital Hate explique dans le rapport que cette situation n'est "pas une surprise":
"Les études précédemment menées par le CCDH ont observé la haine anti-musulmans et antisémite sur Twitter, et ont permis de constater que la plateforme échouait à agir sur respectivement 89% et 97% des publications concernées", indique le rapport.
Les moyens de modération de Twitter sont connus de longue date pour être insuffisant: fin 2021, BFMTV révélait que l'entreprise employait moins de 2000 modérateurs dans le monde, soit un modérateur pour 200.000 utilisateurs. Depuis l'arrivée d'Elon Musk à la tête du réseau social, et les nombreux licenciements qui en ont découlé, la modération est devenue d'autant plus anarchique, laissant libre cours à la haine et aux théories complotistes, entre autres.