Emeutes: TikTok évoque seulement "dix demandes" des autorités françaises

Dix jours après avoir été reçus par le ministère de l'Intérieur et priés de faire le maximum pour endiguer la viralité des contenus violents durant les émeutes, les réseaux sociaux ont fait part de leurs premières conclusions. En commission à l'Assemblée Nationale, TikTok a notamment évoqué le faible taux de demandes de suppression de contenus de la part de Pharos.
Pharos (plateforme d'harmonisation, d'analyse, de recoupement et d'orientation des signalements) permet à tout internaute de signaler des contenus publiés sur internet pour différents motifs comme la pédophilie et pédopornographie, le racisme, l'antisémitisme, la xénophobie, l'incitation à la haine raciale, ethnique et religieuse, l'escroquerie et l'arnaque financières ou encore le terrorisme et l'apologie du terrorisme.
Eric Garandeau, directeur des affaires publiques de TikTok France, s'est exprimé en commission. Fin juin TikTok a constitué une cellule de crise "comme on le fait pour les élections nationales", a-t-il précisé. Dans le cadre des émeutes, il y avait "une nécessité d'être encore plus présents avec des équipes surnuméraires" pour traiter les demandes.
Cependant, les demandes de la plateforme Pharos n'ont pas été très nombreuses: "seulement dix demandes sur toute la semaine" émanant des autorités, explique le représentant du géant chinois.
La chaîne de modération TikTok avec les autorités se fait à différents niveaux, assure TikTok. Lors de la demande de Pharos, des "procédures rapides d'urgence" se mettent en place, pour que les contenus soient retirés "dans l'heure". La plateforme assure que 600 modérateurs parlant français travaillent à l'encadrement des contenus publiés dans l'Hexagone. Pour environ une quinzaine de millions d'utilisateurs français.
Des "utilisateurs qui se plaignaient des émeutes”
Du côté de Snapchat, la fonction Snap Map a été particulièrement pointée du doigt lors des émeutes. Cette carte permet de visualiser les lieux où il y a le plus d'activité: elle affiche notamment des "points chauds", symbolisés par des points plus ou moins rouges selon le nombre de contenus publiés.
Selon Sarah Bouchahoua, responsable des affaires publiques France de Snapchat, le travail de modération de la plateforme a permis de ne laisser apparaître dans la carte, dans les derniers jours des émeutes, que des vidéos "d'utilisateurs qui se plaignaient des émeutes”.
Le 5 juillet, le ministère délégué au Numérique déclarait à l'AFP que les réseaux sociaux ont "très rapidement retiré des milliers de contenus illicites et suspendu des centaines de comptes" en se félicitant d'une collaboration qui s'est "très bien passée". Toutefois, l'implantation de ces entreprises à l'étranger (en Irlande ou au Royaume-Uni) empêche les autorités françaises de leur imposer de répondre favorablement à leurs demandes.