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Sur Tinder, la plupart des utilisateurs déjà mariés ou en couple?

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Un professeur de psychologie de l'université d'Amiens a réalisé une étude sur la satisfaction des utilisateurs sur Tinder. Il en ressort que peu de personnes y cherchent réellement l'amour. De son côté, Tinder dénonce la méthodologie.

Et s'il fallait fuir les applications de rencontres pour rencontrer le grand amour? C'est ce que pousse à croire une nouvelle étude publiée en juin. En interrogeant des utilisateurs de Tinder, des chercheurs (dont un professeur de psychologie de l'université d'Amiens) se sont aperçus que bon nombre d'entre eux étaient déjà en couple.

Sur les près de 1400 personnes ayant rempli le questionnaire de l'étude, 65,3% des personnes ont déclaré être mariés ou dans une relation. Mais le comble pour l'application de rencontre, c'est que la moitié des utilisateurs ne souhaitent pas rencontrer les hommes et les femmes qu'ils croisent sur Tinder. Seuls 50,3% des usagers sont enclins à accepter des rendez-vous en face à face.

Ces chiffres pèsent sur la satisfaction des personnes ayant recours aux applications de rencontre. C'est d'ailleurs ce point que cherchaient à étudier les auteurs. Âgés de 18 à 74 ans, les participants à l'étude ont été interrogés sur leurs motivations à parcourir Tinder. Les questions portaient également sur leur nombre de rencontres ou de rencards ainsi que sur leur estime de soi ou leur solitude.

Des applis à utiliser avec prudence

Il en ressort que la satisfaction de l'utilisation de Tinder est de 2,39 sur 5, tandis que la satisfaction des rencontres réelles faites grâce à l'application est de 3,05 sur 5.

"Certaines personnes se sentent trompées par l'utilisation des applications de rencontres, car à chaque fois qu'une nouvelle plateforme est créée, les gens pensent qu'ils pourraient vraiment trouver quelqu'un", détaille Germano Vera Cruz, professeur de philosophie à l'université d'Amiens et auteur de l'étude, à NBCNews.

Selon un autre auteur de l'étude, le professeur en psychologie clinique Elias Aboujaoude, les réseaux de rencontres doivent être utilisés avec plus de prudence et de sélectivité. Il constate parmi ses patients que beaucoup ont abandonné les applications de rencontres après y avoir passé trop de temps dessus sans succès.

Pour éviter cet effet déceptif, Tinder a mis en place une nouvelle option en fin d'année dernière. Sur l'application, il est désormais possible d'indiquer directement ses intentions de manière explicite. Les utilisateurs peuvent ainsi préciser s'ils veulent des relations sérieuses, à long terme, des rencontres sans lendemain ou encore simplement des interactions amicales.

A la suite de la publication de cet article, Tinder a tenu à réagir en précisant: "Sur la base des données de Tinder et de la compréhension de nos membres, principalement âgés de 18 à 25 ans, les chiffres présentés dans l'étude sont inexacts et trompeurs" assure la plate-forme.

"Dans le cadre de la méthodologie, les personnes interrogées se sont vues proposer trois options pour se décrire : 'abstinent', 'en couple' ou 'veuf', sans option pour 'célibataire' - ce qui a donné une représentation inexacte de l'intention des membres de Tinder" assure encore l'entreprise.

"La fonctionnalité ‘Relationship Goals’ de l'application Tinder permet aux membres de signaler leurs intentions: 40% de nos membres indiquent sur leur profil qu'ils sont à la recherche d'une relation à long terme" conclut Tinder.

Pierre Monnier