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Jusqu'à 120 ans de prison: l'étonnante histoire de l'arnaque au smartphone "Pablo Escobar"

L'Escobar Fold 2

L'Escobar Fold 2 - Escobar Inc

À l'origine de cette escroquerie pour laquelle il a déguisé des smartphones pliants existants, Olof Kyros Gustafsson a plaidé coupable de six chefs d'accusation.

Un smartphone que de nombreux clients auraient voulu acheter, mais qui n'existait pas. C'est l'histoire de l'Escobar Fold, qui se termine devant la justice. L'escroc à son origine, Olof Kyros Gustafsson, a plaidé coupable de six chefs d'accusation, comme l'indique le ministère américain de la Justice dans un communiqué.

Tout a commencé en 2019, lorsque la société Escobar Inc., qui a utilisé l'image du célèbre narcotraficant Pablo Escobar pour commercialiser de prétendus produits au grand public, a lancé le premier Escobar Phone. Parmi les autres produits figuraient aussi un lance-flammes Escobar ou encore un smartphone Escobar Gold 11 Pro.

Le premier Escobar Fold, soit un Royole FlexPai déguisé.
Le premier Escobar Fold, soit un Royole FlexPai déguisé. © Capture d'écran / MKBHD

En réalité, Olof Kyros Gustafsson, qui était son PDG, a fait croire que des produits existants sur le marché étaient conçus par Escobar Inc. et vendus "à un prix nettement inférieur" comparé à la concurrence.

Des smartphones pliants déguisés

Dans le cas de l'Escobar Fold, la première version était en réalité un Royole FlexPai déguisé commercialisé à 350 dollars. Et la seconde était en réalité un Samsung Galaxy Fold proposé à 400 dollars. Olof Kyros Gustafsson est même allé jusqu'à envoyer ces prétendus smartphones à des influenceurs spécialisés dans les technologies pour inciter les victimes consultant leurs avis à les acheter.

Le youtubeur Marques Brownlee, qui en faisait partie, a révélé la supercherie dans une vidéo publiée en 2020. Il y expliquait avoir acheté l'Escobar Fold 1, mais ne jamais l'avoir reçu. Et lorsque l'Escobar Fold 2 lui a été livré, il s'est rendu compte qu'il s'agissait d'un Samsung Galaxy Fold.

Comme le youtubeur, plusieurs des personnes ayant payé pour ces smartphones pliants ne les ont jamais reçus, car ils n'existaient pas. "Plutôt que d'envoyer les produits aux clients, Gufstafsson leur envoyait un certificat de propriété, un livre ou d'autres documents promotionnels d'Escobar Inc., afin de conserver une trace des envois postaux de l'entreprise au client", a expliqué le ministère américain de la Justice.

Et lorsqu'un des acheteurs essayait d'obtenir un remboursement, l'escroc renvoyait le processus de paiement vers la preuve d'envoi du certificat de propriété ou d'un autre document. Cela aboutissait au rejet des demandes de remboursement, car l'envoi de ces documents prouvait non seulement qu'un produit avait été expédié, mais aussi que le client l'avait bien reçu.

Olof Kyros Gustafsson a en outre fait ouvrir des comptes bancaires à son nom et auprès d'entités qu'il contrôlait afin de les utiliser comme comptes de transfert. Autrement dit, il y déposait et retirait l'argent issu de ses activités illégales, ces comptes lui permettant de dissimuler la nature, la localisation ou encore la source de ces recettes.

Ayant plaidé coupable, il encourt une peine maximale de 20 ans de prison pour chaque chef d'accusation de fraude et jusqu'à 10 ans de prison pour chaque chef d'accusation de blanchiment d'argent, soit 120 ans au total. Il sera fixé sur son sort le 5 décembre prochain.

Kesso Diallo