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Un règlement européen sur l'intelligence artificielle prévu à l'horizon 2025

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Encadrer l'intelligence artificielle devrait être l'un des enjeux majeurs dans l'espace numérique mondial. Pour Jean-Noël Barrot, ministre délégué à la transition numérique, il faudra pouvoir combiner protection des données et innovation technologique.

"Après la vague d'enthousiasme des premiers jours, succède une vague d'inquiétude et de critiques très fortes", admet Jean-Noël Barrot, ministre délégué à la transition numérique sur BFM Business. Car l'intelligence artificielle, notamment avec ChatGPT, a certes révolutionné le monde entier mais constitue aussi un enjeu concernant la protection des données.

Le ministre indique ainsi que les députés européens travaillent actuellement à la création d'un cadre pour permettre de "combiner l'encadrement de la vie privée et l'innovation".

"Il y aura des usages pour lesquels l'IA sera interdite, comme la surveillance générale des populations; des usages conditionnés à des obligations de transparence et d'audit, comme les transports et la santé, et des usages moins sensibles où l'IA sera librement utilisable", explique Jean-Noël Barrot.

Pas avant 2025

Ce règlement devrait être adopté dans les prochains mois et commencera à être appliqué à l'horizon 2025. Une date qui peut paraître lointaine mais le ministre affirme que "l'Europe reste en avance sur le reste du monde."

"Il faut avancer rapidement mais sans donner l'impression que l'Europe empêche toute forme d'innovation. Le but est de trouver un cadre souple et propice à l'innovation", indique le ministre du numérique.

L'objectif sera également de veiller à une juste rétribution des créateurs, souvent critiques à l'égard des intelligences artificielles qui récupèrent des créations pour entraîner leur modèle.

Démarche "légitime" d'Eric Bothorel

Jean-Noël Barrot a également réaffirmé sa volonté de laisser l'innovation se développer en Europe et de ne pas suivre l'exemple de l'Italie, qui a décidé il y a quelques jours d'interdire le chatbot conversationnel ChatGPT. "Je trouve que la décision de la Cnil italienne n'est pas bonne", affirme le ministre.

Quant à la décision du député Eric Bothorel, qui a annoncé porter plainte contre ChatGPT auprès de la Cnil pour fausses informations, Jean-Noël Barrot note une démarche "légitime". Le député raconte notamment avoir été confronté à de nombreuses erreurs dans sa biographie délivrée par ChatGPT.

A noter que le ministre délégué au numérique est aussi confronté à ce genre de problèmes. Le chatbot indique par exemple une date et un lieu de naissance erronés ainsi qu'une mauvaise formation lorsque l'on demande une brève biographie du ministre. Jean-Noël Barrot n'a toutefois pas indiqué qu'il allait suivre l'exemple de son collègue du groupe Renaissance en déposant plainte.

Julie Ragot