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Fausses informations: le député Eric Bothorel dépose une plainte contre ChatGPT auprès de la Cnil

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ChatGPT a presque tout faux dans sa biographie: le député de la majorité Eric Bothorel saisit la Cnil, en raison de nombreuses inexactitudes diffusées par l'intelligence artificielle.

Le député Eric Bothorel, du groupe Rennaissance, annonce avoir déposé plainte ce 12 avril auprès de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) face à l’inexactitude des informations générées par ChatGPT à son sujet.

Alors que deux premières plaintes françaises contre ChatGPT ont été déposées début avril auprès de la Cnil, le député explique à Tech&Co avoir effectué cette saisine au titre de l’article 5.1.d du RGPD, le règlement général sur la protection des données, qui impose que les données à caractère personnel soient "exactes et, si nécessaires, tenues à jour" et que celles inexactes "soient effacées ou rectifiées sans tarder" via "toutes les mesures raisonnables".

L’élu, particulièrement porté sur les questions numériques, raconte avoir soumis plusieurs requêtes de sa biographie sur la version en accès libre du chatbot, et été confronté à chaque fois à des informations fausses.

"La circonscription [des Côtes d’Armor où il est député] n’est pas la bonne. Je n’ai jamais été maire de la moindre commune [ChatGPT indique qu’il l’a été à Lannion et Saint-Brieuc]. Je n’ai jamais été conseiller régional. Je n’ai jamais travaillé chez Havas ou chez Orange", énumère Eric Bothorel, qui ironise aussi sur le fait que le chatbot l’a rajeuni en indiquant la mauvaise date de naissance.

Un outil faillible

Cette plainte met de nouveau en lumière les "hallucinations" de ChatGPT, c’est-à-dire des informations fabriquées par l’IA. Ce type d’intelligence artificielle générative agence en effet des mots selon la probabilité qu’ils s’enchaînent, produisant de nombreux résultats erronés.

Plus tôt en mars, un maire australien avait menacé de déposer plainte pour diffamation contre OpenAI, la startup à l’origine de ChatGPT, car le chatbot indiquait à tort qu’il avait purgé une peine de prison pour corruption.

"La question est de savoir si peut subsister un outil dont on sait fondamentalement qu'il produit de fausses informations", s’interroge le député.

Afin de faire respecter cet article 5.1.d, Eric Bothorel demande à ce type d’IA de "respecter les dispositions telles qu’elles ont été écrites dans le RGPD, [...] c’est-à-dire de fournir les efforts nécessaires pour faire en sorte que des informations erronées ne le soient plus".

Lucie Lequier