Tech&Co Intelligence artificielle
Intelligence artificielle

Un maire australien menace ChatGPT d'un premier procès historique

placeholder video
Un maire en Australie envisage de porter plainte contre OpenAI, l'entreprise à l'origine du chatbot, s'il continue d'indiquer que l'élu a purgé une peine de prison pour corruption, ce qui est faux.

Cela pourrait bien être le premier procès intenté en diffamation contre ChatGPT. Alors que le chatbot indique à tort qu'il a fait de la prison pour corruption, un maire australien envisage de déposer plainte contre OpenAI, qui a développé cet IA générative.

Brian Hood, maire d'Hepburn Shire, à 120 kilomètres de Melbourne, avait commencé à s'inquiéter lorsque des membres du public lui ont signalé que ChatGPT le nommait à tort comme l'un des coupables dans un scandale de corruption impliquant une filiale de la Banque centrale australienne au début des années 2000, rapporte l'agence Reuters.

Lanceur d'alerte plutôt que coupable

L'élu travaillait bien pour cette filiale, Note Printing Australia. Mais il a en fait lui-même notifié les autorités à propos de ces pots-de-vins versés à des officiels étrangers afin de remporter des contrats, et n'a jamais été accusé d'un quelconque crime ou délit.

Ses avocats ont envoyé un courrier à OpenAI le 21 mars, indiquant que l'entreprise avait 28 jours pour réparer ces erreurs, sous peine d'un procès en diffamation - dont les indemnités peuvent atteindre jusqu'à 400.000 dollars autraliens (environ 246.000 euros). La lettre est à ce jour restée sans réponse.

"Ce moment pourrait faire date car il s'agirait d'appliquer la loi anti-diffamation à ce nouveau domaine de l'intelligence artificielle et de la publication dans l'espace informatique", a expliqué James Naughton, un avocat du cabinet de Hood, Gordon Legal, à Reuters.

"Il s'agit d'un élu: sa réputation est centrale à son rôle", poursuit l'avocat.

Selon Naughton, l'élu s'appuyait sur une réputation immaculée, c'est pourquoi "cela lui importe que ses administrés puissent accéder à ces informations".

Cette affaire rejoint la liste des "hallucinations", c'est-à-dire des informations fabriquées par les IA génératives, qui ont été signalées un peu partout. Dernièrement, un professeur de droit américain affirmait au Washington Post que ChatGPT l'accusait à tort de faits d'harcèlement sexuel à l'encontre de l'une de ses élèves.

Lucie Lequier