Les propos antisémites et racistes de Grok lui ont coûté un contrat massif avec le gouvernement américain

Ses sorties de route lui auront coûté un contrat prestigieux. Dans un ensemble de mails consultés par le média Wired, on apprend que xAI était sur le point de signer un accord avec le gouvernement américain. L'objectif était de moderniser les services publics américains en proposant la version payante de Grok aux fonctionnaires.
Mais l'accord a pris une toute autre tournure lorsque le chatbot a commencé a proféré des propos racistes et antisémites sur X au début du mois de juillet. L'Administration des services généraux (GSA), institution en charge, notamment, de fournir des logiciels et des outils informatiques aux autres agences fédérales américaines, a préféré rompre l'accord, au grand dam de xAI.
De favori à parias
Après Gemini, ChatGPT et Claude, Grok restait le grand absent du Multiple Award Schedule, un programme qui permet aux entreprises américaines de proposer leurs produits à l'ensemble des services publics américains. Dans le cadre de ce programme, OpenAI et Anthropic ont notamment proposé leur version payante respective pour 1 euro symbolique annuel.
xAI était pourtant sur une bonne lancée. Après une rencontre en juin 2025 avec des dirigeants de la GSA, l'entreprise de Musk était partie pour intégrer ce Multiple Award Schedule, apprend Wired auprès d'un employé du GSA. Grok devait notamment intégrer le catalogue de Carahsoft, un fournisseur de solutions informatiques pour l'ensemble des agences fédérales américaines.
L'engouement laissera vite place au doute après les sorties de route de l'IA d'Elon Musk. Selon deux sources proches du dossier interrogées par Wired, peu de temps avant l'annonce commune du partenariat avec Gemini, Claude et ChatGPT, les équipes du GSA étaient missionnées rayer Grok de la liste.
Au mois de juillet, xAI avait pourtant annoncé un contrat à 200 millions de dollars avec le ministère américain de la Défense pour y déployer Grok. Dans le même temps, la firme lançait "Grok for Governement" une version de l'IA adaptée aux besoins des agences fédérales.
L'IA dans le service public américain
De son côté, le gouvernement Trump est bien décidé à intégrer l'IA à ses institutions publiques. Une volonté conforme à l'America's AI Action Plan défendu par président américain, un programme qui vise à faire des États-Unis le leader de l'intelligence artificielle dans le monde.
Dans un communiqué datant du 14 août 2025, le GSA a annoncé le déploiement de la suite USAi. Elle permet aux agences fédérales d'expérimenter les modèles d'IA d'OpenAI, Anthropic, Google mais, aussi Meta. Cela confirme que Grok n'est pas de la partie.
"Le lancement d'USAi montre comment la GSA met en œuvre la stratégie du président Trump en matière d'IA et accélère l'adoption de l'IA dans l'ensemble du gouvernement. USAi mettra directement à la disposition des agences des outils prêts à l'emploi pour accélérer la modernisation, renforcer la sécurité et jouer un rôle de premier plan à l'échelle mondiale", déclare un administrateur adjoint de la GSA dans le communiqué.
Récemment, une étude menée par la London School of Economics mettait en garde les services publics contre l'adoption de l'IA comme assistant, notamment parce que certains modèles sont encore remplis de biais.