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Jusqu'à 350 euros par mois: ChatGPT, Grok ou Gemini peinent toujours à convaincre les internautes de payer

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Alors que les entreprises d'IA lancent des abonnements de plus en plus chers, la question se pose de savoir à quoi ils servent vraiment.

Gratuites à leurs débuts, les intelligences artificielles se déclinent aussi en abonnements payants. Des formules qui, depuis quelques mois, sont de plus en plus onéreuses. Commençant aux alentours de 20 euros par mois, elles peuvent désormais atteindre les 350 euros par mois.

Les entreprises comme OpenAI ou Google se lancent les unes après les autres dans ce type d'abonnements, proposant un certain nombre d'avantages en échange de ces prix élevés. Mais à quoi servent ces abonnements?

Productivité et créativité

De ChatGPT à Grok en passant par Gemini, Claude et Perplexity. Toutes ces IA ont franchi un premier palier en proposant un abonnement à une vingtaine d'euros. Ces derniers sont vendus comme un moyen d'aider les utilisateurs à être plus productifs et créatifs.

Dans cet objectif, elles imposent moins de limites en termes de messages qu'il est possible d'envoyer ou encore un accès à des modèles d'IA plus performants que ceux proposés dans la version gratuite. Cela inclut notamment les modèles de raisonnement, capables de réfléchir et de répondre à des questions plus complexes, en mathématiques par exemple, en quelques secondes.

Ces abonnements permettent aussi d'accéder à certaines fonctions comme la recherche approfondie, qui est destinée aux tâches complexes nécessitant des recherches plus poussées dans divers domaines (finance, science, ingénierie...). D'autres avantages, qui varient selon les entreprises, sont aussi proposées.

Un marché de 12 milliards de dollars

Si ces formules semblent à première vue s'adressser aux professionnels, elles séduisent aussi les particuliers par rapport aux fonctions qu'elles proposent ou aux limites qui sont réduites. Mais elles ne rencontrent pas beaucoup de succès, au contraire, selon une étude publiée fin juin par Menlo Ventures.

Réalisée auprès de plus de 5.000 Américains en avril dernier, elle révèle que seulement 3% des utilisateurs de ces chatbots sont des abonnés. Dans le détail, 61% des personnes interrogées ont utilisé l'IA au cours des six derniers mois. La société a extrapolé ce chiffre pour conclure que jusqu'à 1,8 milliard de personnes utilisent ce type d'outils à l'échelle mondiale.

Si toutes ces personnes payaient un abonnement mensuel d'une vingtaine d'euros au cours d'une année, cela représenterait 432 milliards de dollars par an. Et pourtant, le marché actuel s'élève seulement à 12 milliards de dollars, signifiant que 3% des utilisateurs dans le monde paient un de ces abonnements.

Des abonnements trop onéreux

Ce faible taux n'a pas empêché les entreprises d'IA d'aller plus loin, qui proposent désormais des formules au prix bien plus élevé. De 229 euros (ChatGPT Pro, Perplexity Max) à 349 euros (Supergrok Heavy) par mois. Mais OpenAI, Google et les autres sociétés ne visent pas le grand public avec ces abonnements.

Comme elles l'indiquent, ces derniers s'adressent aux professionnels tels que les créateurs de contenu, les développeurs ou encore les chercheurs.

"ChatGPT Pro permet aux chercheurs, aux ingénieurs et aux personnes qui ont recours à l’intelligence pour la recherche de manière quotidienne d’accélérer leur productivité et d’être à la pointe de l’IA ", indiquait OpenAI lors de l'annonce de sa formule à 229 euros, en décembre dernier.

Ces formules sont destinées aux professionnels car elles proposent des fonctions qui peuvent leur être utiles dans le cadre de leur travail, comme l'analyse de données ou de documents volumineux.

Perplexity assure par exemple que son abonnement est entre autres conçu pour "les professionnels qui ont besoin d'un accès illimité à des outils d'analyse complets" et "les stratèges d'entreprise qui réalisent des études de marché et de veille concurrentielle.

Proposé à 274,99 euros par mois, Google AI Ultra permet, lui, de créer des films à l'aide de l'IA avec Flow et d'utiliser son modèle de raisonnement le plus avancé tout en incluant des avantages externes à l'IA, comme un abonnement à Youtube Premium ou 30 To de stockage pour Google Photos, Drive et Gmail.

Mais si ces abonnements peuvent être utiles aux professionnels, leur prix les rend peu accessibles. Et ces derniers n'ont déjà pas beaucoup de succès. À cela s'ajoute que pour certaines de ces formules encore plus chères, le prix semble trop élevé par rapport aux avantages. Pour 349 euros, Supergrok Heavy offre par exemple seulement un accès exclusif à la version la plus avancée de Grok 4, un accès anticipé à de nouvelles fonctions ou encore une mémoire contextuelle plus grande.

Kesso Diallo