Datacenters: comment EDF veut attirer les géants de l'IA

Luc Rémont sera présent au "Sommet pour l'action sur l'intelligence artificielle", le grand rassemblement mondial qui démarre ce lundi à Paris. Et pour cause: l'énergéticien cherche des clients.
EDF veut attirer des industriels ayant des besoins en électricité. L'intelligence artificielle, avec sa consommation très importante via les datas centers, est donc une cible de choix. Le groupe a annoncé en novembre négocier avec trois industriels du secteur.
Les arguments sont plutôt convaincants: une électricité décarbonée, parmi les moins chères d'Europe et abondante. EDF propose aussi d'installer des datas centers sur les terrains qui lui appartiennent, alors que l'accès au foncier peut poser problème.
Surtout, le délai de raccordement au réseau serait grandement accéléré pour les acteurs de la tech: il peut actuellement prendre jusqu'à 7 ans, selon EDF.
Négociations avec les industriels
EDF est en pleine négociation avec les industriels de tous bords: en 2026, le système de fixation des prix va changer avec la fin de l'ARENH, et la mise en place de contrats de long-terme. Le groupe doit donc trouver une entente avec les électro-intensifs, notamment, avec un mégawattheure qu'il espère vendre à 70 euros, mais qui devrait être moins rentable.
Il doit écouler sa production: après la crise connue en 2022 et 2023, et qui a vu la corrosion attaquer jusqu'à la moitié des réacteurs, EDF a remis sur les rails l'essentiel de son réseau et retrouve des niveaux de production très élevés.
Cette campagne a déjà porté ses fruits. Mistral AI a annoncé vouloir construire son propre centre de données, son patron Arthur Mensch vantant les mérites de l'atome, une énergie décarbonée. Les Emirats Arabes Unis et le fonds canadien Brookfield Asset Management ont aussi déclaré choisir la France, pour l'instant gagnante de la course européenne à l'IA.