Climat: Al Gore lance une carte interactive dopée à l'IA pour traquer 660 millions de pollueurs

Vue d'ensemble de la ville de Lyon sous un ciel teinté de gris à cause de la pollution aux particules fines lors d'une journée d'alerte orange pollution, le 18 février 2025. - Antoine Boureau / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Utiliser l'IA pour traquer les pollueurs. C'est l'objectif de Climate Trace, l'organisation à but non lucratif cofondée par l'ancien vice-président américain Al Gore. Mercredi 24 septembre, la figure de la lutte contre le réchauffement climatique a lancé un outil qui utilise l'IA pour suivre la pollution aux particules fines, rapporte AP News.
"Depuis un certain temps, j'essaie d'attirer l'attention sur la crise mondiale de santé publique liée à ce que certains appellent la pollution atmosphérique conventionnelle, ou PM2,5", souligne Al Gore auprès de TechCrunch. "Il est difficile pour les gens d'obtenir des informations précises sur la pollution qu'ils respirent, sa provenance et ses quantités."
Tout a commencé après une expérience à Memphis, dans le Tennessee. En tentant d'empêcher la construction d'un oléoduc, le militant a constaté que les panaches d'une raffinerie voisine dérivaient sur les quartiers. Il demande alors à Climate Trace d'étendre son système pour localiser les sources de méthanes afin de suivre ces polluants à travers le monde.

Plus de 2.500 villes concernées
C'est désormais chose faite. A l'aide de 300 satellites, 30.000 capteurs de suivi au sol et de l'intelligence artificielle, l'outil peut suivre plus de 660 millions de sources de pollution, dont près de 4.000 "super-émetteurs". Cette carte interactive permet ainsi d'accéder aux données brutes des principaux pollueurs et à des visualisations des panaches de pollutions à proximité des grandes villes. Un peu comme les applications pour surveiller les tempêtes, donc. Au total, plus de 2.500 villes dans le monde peuvent utiliser ce logiciel.
"L'idée même de surveiller 662 millions de sites dans le monde… sans l'IA, personne n'aurait pu imaginer faire une telle chose", rappelle Al Gore. "Mais bien sûr, comme nous l'avons tous constaté ces dernières années, l'IA peut réaliser des choses tout à fait extraordinaires."
Climate Trace a ainsi pu constater que la ville de Karachi, au Pakistan, comptait le plus de personnes exposées à la pollution aux particules fines. Guangzhou (Chine), Séoul (Corée du Sud) et New York (Etats-Unis) font également partie des villes les plus exposées.
Pour le moment, les utilisateurs peuvent seulement observer les tendances à long terme. D'ici un an environ, Al Gore espère que ces données seront disponibles quotidiennement afin d'être intégrées aux applications météo, comme les bulletins d'allergies.
La pollution aux particules fines tue en moyenne 10 millions de personnes chaque année. Selon Cancer environnement, plusieurs études ont montré une association entre un risque accru de cancer du poumon et l'exposition chronique aux particules dans l'air.