Huawei se rebiffe et menace d'arrêter les partenariats avec certains pays

La Chine a accusé les Etats-Unis de "brimade" après la confirmation par les autorités américaines qu'elles demanderaient l'extradition de la directrice financière de Huawei, en liberté surveillée au Canada. - Josep Llago-AFP
Accusé d'espionnage au profit de la Chine via ses matériels télécoms, Huawei se rebiffe. Son président, Liang Hua, a annoncé à Davos que le géant des télécoms pourrait se retirer de partenariats dans certains pays. Il n'a pas toutefois précisé de quels partenariats il s'agissait concrètement.
Si l'accès de Huawei à certains marchés est entravé et que les clients commencent à se détourner, "nous allons transférer nos partenariats technologiques dans des pays où nous sommes les bienvenus et où l'on peut collaborer", a-t-il menacé lors d'une rencontre avec la presse en marge du Forum économique de Davos.
La France veut renforcer son contrôle sur Huawei
Géant mondial des équipements télécoms mobiles et fixes, Huawei est soupçonné de poser un problème de sécurité nationale dans plusieurs pays dont les Etats-Unis, l'Australie, la Nouvelle-Zélande et le Japon, qui lui ont interdit de bâtir un réseau d'internet ultrarapide 5G.
En Europe, les autorités en Allemagne, au Royaume-Uni et en France se posent aussi la question de renforcer leur contrôle sur l'installation d'équipements Huawei dans les futurs réseaux 5G de leurs opérateurs mobiles.
Huawei invite les exécutifs occidentaux dans ses usines
Le président de Huawei a invité les gouvernements occidentaux à une visite de ses usines pour lever les doutes sur une technologie soupçonnée d'être utilisée à des fins d'espionnage.
"Nous ne représentons pas une menace pour la future société numérique", a assuré Liang Hua, soulignant que les autorités américaines n'avaient pour l'instant pas dévoilé la moindre preuve de l'utilisation de la technologie de son groupe pour de l'espionnage.
Huawei n'en finit pas, toutefois, d'être dos au mur face aux accusations récurrentes d'espionnage que font peser sur lui les pays occidentaux. L'industriel a dû se séparer, début janvier 2019, en toute hâte de l'un de ses cadres, arrêté en Pologne pour une accusation d'espionnage.
Le président de l'équipementier télécoms a exprimé sa "confiance" dans la justice canadienne après l'arrestation, à la demande de Washington, de Meng Wanzhou, la fille du fondateur de Huawei, Ren Zhenfgfei. Les États-Unis ont confirmé qu'ils allaient réclamer son extradition, la date limite pour le faire étant le 30 janvier (cf encadré ci-dessous).
la chine dénonce une "brimade" des états-unis
La Chine a accusé les États-Unis de "brimade" après la confirmation par les autorités américaines qu'elles demanderaient bien l'extradition de la directrice financière de Huawei, en liberté surveillée au Canada, après son arrestation le 1er décembre 2018.
"Il s'agit avant tout d'un comportement visant à brimer (la Chine) dans le secteur technologique. Tout le monde peut voir très clairement quel est l'objectif réel (des États-Unis)", a déclaré ce mercredi 23 janvier Hua Chunying, la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
"Washington fera tout ce qui est en son pouvoir pour étouffer les entreprises chinoises du secteur des hautes technologies, et contrer le droit légitime de la Chine à se développer", a-t-elle accusé lors d'un point presse régulier.